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Le Secret de Marie



Ce blog tire son nom du titre donné par la suite à une lettre écrite vers 1712 par saint Louis-Marie Grignion de Montfort, et publiée sous forme d’un petit livre en 1868. Le Secret de Marie est l’œuvre la plus connue, et la plus représentative de la spiritualité de ce saint, né en 1673 et mort en 1716.


Mais quel est donc ce livre? Aujourd’hui, je vous en propose quelques petites pépites glanées çà et là, des images qui me touchent, des enseignements qui me parlent…


Il y a tant à dire, tant à découvrir et re-découvrir ! Si vous le voulez bien, je vais composer cet article de courts paragraphes ; vous pourrez ainsi interrompre votre lecture et la reprendre facilement ! Vous lirez à votre rythme !



Un livre bref et concis, qui nourrit la vie spirituelle

On le trouve en vente dans les librairies, religieuses ou non, et en accès libre sur certains sites : https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Montfort/secret.html


Le texte est court, la lecture peut en être rapide. Pour comprendre certains termes, et accueillir le style parfois rude au premier abord, il faut remettre l’œuvre dans son contexte. Le Secret a été écrit au XVIIIème siècle. Le vocabulaire peut en paraître désuet. Mais les conseils donnés sont pratiques et transcendent toute époque délimitée ; et surtout, ils sont simples.


Ce texte portera du fruit à être médité, mûri, plutôt que lu une fois, vite fait.



Un livre pratico-pratique, qui propose le chemin de la consécration mariale

Il s’agit d’un résumé de la spiritualité mariale développée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Le lecteur en trouvera un aperçu plus dense dans le Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge, du même auteur.


Qu’est-ce que ce « secret » ?

C’est l’esclavage d’amour de la sainte Vierge, qui entraîne au don total de soi à Jésus par Marie.


Comment ?

Par la consécration à Jésus par Marie.


D’où vient-il ?

Il n’y avait rien de particulier dans la prédication du père de Montfort. Il parlait de l’Évangile. C’est à la méditation des Évangiles et des écrits des saints, que saint Louis-Marie a découvert la place de Marie dans le mystère de l’Incarnation : si Jésus est venu au monde par Marie, nous sommes invités à aller à Jésus par Marie. (Nous l’avions développé dans cet article.) Sa prédication de feu touchait les cœurs. Il invitait à renouveler les promesses du baptême. C’était un ordre reçu du pape Clément XI.


Car le père de Montfort a connu de nombreux échecs. Mis à la porte de son diocèse, il part à pieds à Rome s’offrir au pape. Le pape le renvoie dans l’Ouest de la France, continuer comme avant, c’est-à-dire raffermir l’esprit du christianisme par le renouvellement des promesses du baptême.


Bilan ?

Il s’agit de retourner au cœur même de notre foi, du dynamisme de notre vie baptismale.

C’est un esclavage secret, un lien intime et profond que nous pouvons choisir – ou non ! – de développer dans notre cœur, qui nous lie à Marie, pour aller à Jésus.


D’autres l’ont-ils pratiqué ? Ont-ils d’abord douté, mis en cause ? Ont-ils résolu la question ?

Karol Wojtyla, séminariste, avait peur que la dévotion à Marie, au lieu de conduire à Jésus, nous en éloigne, ou soit un obstacle. C’est la lecture des écrits du père de Montfort qui l’ont aidé à comprendre. Pape, Jean-Paul II a voulu venir se recueillir, prier, auprès de saint Louis-Marie, à st Laurent-sur-Sèvre, en 1996. Saint Jean-Paul II a puisé ici, dans Le Secret, sa devise.

« Totus tuus »

« Totus tuus ego sum » : je suis tout à vous. « Vous êtes toute à moi par miséricorde, et je suis tout à vous par justice. » On lit ces mots au § 68 du Secret de Marie.




Pourquoi vivre la consécration à Marie ?


Saint Louis-Marie utilise des images qui parlent.


Marie est un moule, le moule choisi par Dieu pour façonner son Fils. Saint Louis-Marie rapporte aux § 16-17-18 ce que lui a enseigné saint Augustin, dans un langage très clair. Et l’image du moule parle : pour dessiner mon âme, vais-je choisir de sculpter, à la force de mon poignet, marteler le marbre, risquer les coups, les rayures, m’efforcer ensuite de corriger de mon mieux… ? Ou bien me jeter dans le moule qui servit à modeler Jésus, mon Sauveur ? Vais-je me fier en mon savoir-faire et m’appuyer sur moi-même, ou bien vais-je me jeter en Marie et m’y laisser manier ?


Alors, certes, l’abandon n’est pas facile à vivre, mais il est source d'une telle fécondité !! Comme cela change tout, dans une vie, de choisir de se laisser faire, ou bien de décider de tout tordre et retordre, à la force de nos poignets !!


Je peux choisir de me consacrer un jour, et il me faudra renouveler ma consécration chaque jour, jusqu’à respirer cet abandon de toutes les pores de mon âme ! Nous publierons dans peu de temps des témoignages divers de ces âmes qui ont choisi de se lancer dans l'aventure !


Marie est mère, mère choisie par Dieu. Saint Louis-Marie développe cette réalité aux § 11 et 20. Et si je me reconnais petit enfant, je peux me jeter dans les bras de cette maman avec simplicité. L’enfant reçoit les traits de ses parents, façonné dans le sein de sa mère. Dans le sein de Marie, je recevrai les traits de ma mère du Ciel et ressemblerai toujours davantage à Jésus son Fils.


Cela passe par des actes concrets. Contempler les qualités de la Vierge, - comme elles sont énumérées dans cet article, - peu à peu va modeler mon âme, et en regardant Marie, je gagnerai en ressemblance, presque sans effort !


Marie n’est pas une fée, la consécration n’est pas une baguette magique. Saint Louis-Marie nous l’explique au § 22 : la croix ne disparaît pas, et nos souffrances non plus. Mais avec Marie, nous recevons la grâce pour les porter. Saint Louis-Marie les décrit enveloppées de confiture ! Non que les souffrances aient disparu ; mais nous ne les portons pas seuls. Et cela change tout !



Mais alors, qu’est-ce que la consécration ?

Saint Louis-Marie présente plusieurs types de dévotion à la Sainte Vierge : nous pouvons prier Marie de temps en temps, au § 25 ; nous pouvons prier beaucoup Marie, au § 26 ; nous pouvons nous donner tout entier à Marie, au § 27 : c’est la consécration mariale.


En quoi consiste-t-elle ?

Elle est exposée aux § 28-29-30.

Nous donnant tout entier à Marie, nous quittons en fait le vieil homme pour revêtir l’homme nouveau. C’est le renouvellement des promesses du baptême. Comme nous le vivons chaque année, dans la liturgie pascale, ou ponctuellement, dans la liturgie baptismale. Mais c'est chaque jour ! Et ce renouvellement quotidien nous modèle toujours pus intensément.

Marie devient alors trésorière de nos bonnes œuvres. Elle les distribue à qui en a besoin.


Choisir un esclavage ???

Saint Louis-Marie expose les différentes sortes d’esclavage. Et il différencie le serviteur, qui reçoit des gages et reste libre, ne servant que pour un temps, de l’esclave, qui se donne tout entier. Le § 41 montre combien cet esclavage d’amour, total et définitif, rend l’âme vraiment libre, le cœur élargi et dilaté.

« Venez et voyez ! » (Jean 1, 39)


Concrètement ?

Cette dévotion n’est pas passagère. Saint Louis-Marie précise bien au § 44 combien il nous faut renouveler et re-renouveler cet acte de consécration à Jésus par Marie. Car il est difficile pour nous de rendre notre âme entièrement dépendante à Marie. Difficile, car nous résistons ! Mais pas compliqué. C’est un chemin tout simple : dire et redire oui à Marie, sans peur d’avoir échoué. Marie nous accueille avec l’amour d’une maman ; Marie nous relève avec la patience d’une maman ; Marie nous accompagne avec la tendresse d’une maman.


La consécration mariale est un acte et un état.

Acte, elle se réalise un jour, le jour de notre consécration. État, elle perdure dans ses effets en introduisant le consacré dans une vie mariale renouvelée, faite de confiance et de simplicité.


Et, comme il nous est nécessaire de vivre un temps de Carême chaque année, pour chaque année quitter davantage le vieil homme et accueillir l’homme nouveau en nous au matin de Pâques, de même, il nous est nécessaire de méditer encore et encore ce mystère de la maternité de Marie en nous.


Du § 43 au § 49, saint Louis-Marie Grignion de Montfort propose de "faire toutes choses avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie"


Nous l’avons déjà vu ici, la vie avec Marie notre Mère est pratico-pratique. La personne de Marie n’est pas une abstraction. La vie mariale est une vie d’union aussi concrète que réaliste. Cet abandon se vit dans les mille réalités de notre quotidien.

Agir avec Marie, c’est la regarder souvent, afin de mieux l’imiter. Prendre Marie pour modèle, s’unir à elle, abandonner nos projets, souvent, nous abandonner comme instruments dans les mains de Marie. (§ 46)

Agir en Marie, c’est dès le réveil se fixer en celle qui porte Jésus, et s’y sentir en sûreté. Se recueillir en soi-même pour y voir Marie, renoncer à soi-même et se plonger en Marie (§ 47).

Agir par Marie, c'est choisir d'aller à Jésus par Sa Mère. (§ 48)

Agir pour Marie, c’est confier par avance nos actions à notre Mère, les lui abandonner, pour Jésus. Renoncer à son amour-propre. (§ 49)



Un cheminement que personne ne peut mûrir à notre place

Aussi ne pourrais-je pas vous en dire grand-chose !

« Venez et voyez ! »

"Jésus se retourna et, voyant qu'ils le suivaient, leur dit : "Que cherchez-vous ?" Ils lui dirent : "Rabbi - ce qui veut dire Maître -, où demeures-tu ?" Il leur dit : "Venez et voyez." Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là." (Jean 1, 38-39)

Jésus n'explique pas ; Jésus invite à venir et voir, expérimenter, vivre la rencontre.


C’est l’expérience que vous ferez qui vous en montrera les fruits, et vous serez surpris ! C'est garanti à 100% : saint Louis-Marie nous l’assure au § 53, quelques siècles avant notre lecture personnelle ! C’est la joie intérieure qui l’accompagnera qui vous interpellera peut-être. Parfois, nous cherchons une réponse, une certitude, avant d’avancer sur un chemin. Ici, nous sommes invités à avancer d’abord, et ensuite on verra le fruit.


Si j’ai une graine dans le creux de ma main, dont j’ignore la variété, tant que je ne la plante pas, je continuerai d’en ignorer le fruit. Il faut planter, se lancer sur le chemin, et ensuite on pourra contempler le fruit.

« Venez et voyez ! »

Marie s’occupe de notre âme. Saint Louis-Marie l’affirme au § 56 : « Elle la fera vivre sans cesse en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en elle ». Marie enfante aujourd’hui Jésus en nos âmes. On peut méditer longtemps là-dessus ! Aujourd’hui ! Marie enfante aujourd’hui ! En nos âmes ! Jésus !

Et Saint Louis-Marie d’insister au § 57 : on ne peut parler des fruits ; on ne peut les connaître que par l’expérience.

« Venez et voyez ! »




Alors, ce secret, quel est-il ?

C’est le trésor caché dans le champ. C’est la perle précieuse. Nous sommes invités, au § 70, à tout vendre pour l’acquérir. C’est-à-dire faire le sacrifice de nous-même entre les mains de Marie, puis cultiver cette relation, comme un jardinier prend soin de ses plantes.


Nous comprenons mieux alors qui sont les « âmes prédestinées ». Saint Louis-Marie l’explique au § 70 : la dévotion à Marie est le grain planté en terre. Nous sommes le jardinier. L’arbre donnera du fruit en son temps. Les oiseaux du ciel, toutes les âmes, prédestinées au bonheur, y font leur nid, s’y reposent, et s’y cachent en sûreté.




Attention : risque de contagion

« Il ne faut pas laisser les bêtes en approcher. Ces bêtes sont les péchés, qui pourraient donner la mort à l'Arbre de vie par leur seul attouchement : il ne faut même pas que leur haleine donne dessus, c'est-à-dire les péchés véniels, qui sont toujours très dangereux si on ne s'en fait point de peine... » Au § 75, bien avant la pandémie de Covid-19, saint Louis-Marie traite le péché comme le coronavirus ! Cela ne nous parle-t-il pas ?


Mais, - et cela dépend de chacun de vous !!! - si nous inversions les risques ?

Si, au contraire, c'était la dévotion mariale qui se propageait dans les cœurs ? Ne serait-ce pas la meilleure façon de nous immuniser contre les risques de la contagion du péché ?


Cet après-midi, mon bébé a trouvé que je passais beaucoup de temps devant l'écran, à vous raconter tout cela. Je l'ai porté dans mes bras, jusque devant la statue de Marie, et je lui ai dit, dans le creux de son oreille : "Louis, tu te souviens, tu as été consacré à la Sainte Vierge, le jour de ton Baptême, le 8 décembre dernier ? Eh bien, aujourd'hui, nous partageons ce secret du Bon Dieu : la Sainte Vierge ! Et le secret de Marie : la consécration à Jésus par Marie !" Dans les bras de sa maman, Petit Louis a tendu la main vers la statue, et il a souri de tout son cœur  :)


Oui, ce secret est un trésor. Ce secret est tout simple. Ce secret rend l'âme en paix !

"Venez et voyez !"

Faites-vous votre expérience !


Le Secret de Marie est facile à lire. Bonne méditation !


Voilà le moyen que saint Louis-Marie a trouvé pour vivre le programme qu’il avait choisi : « Soyez saints comme je suis Saint. »




Comment, concrètement, faire cette Consécration ?

Cette consécration, qui est un don total de tout notre être à notre Mère du Ciel, peut se préparer sur une durée plus ou moins longue, selon les besoins intérieurs que chacun peut essayer de discerner. (Ai-je besoin de contempler Marie dans le temps, sur 33 jours par exemple, comme cela est parfois proposé, pour m’imprégner toujours plus intensément de ses qualités, de sa manière d’être ? Ai-je besoin de vivre une préparation plus rapide, sur moins de jours, parce que je ne tiendrai pas longtemps… A chacun de discerner.)


Il s’agit de renouveler les promesses de notre Baptême, en Marie, dans ses bras de Maman du Ciel. Pensons à nous laisser conduire par Marie devant le prêtre pour nous confesser. N’oublions pas de rendre grâce à Marie qui nous reçoit pour fils ou fille, et prions-la pour qu’elle en appelle d’autres encore.


Saint Louis-Marie donne des conseils pratiques : choisir une date, une date de fête mariale par exemple, pour nous en souvenir et fêter notre anniversaire chaque année ! Il y a le choix, parmi les fêtes de Notre-Dame ! (1er janvier, 17 janvier, 2 février, 11 février, 25 mars, 13 mai, 16 juillet, 15 août, 22 août, 8 septembre, 12 septembre, 15 septembre, 7 octobre, 21 novembre, 8 décembre, 12 décembre... Je ne les connais pas toutes !)


Choisir un lieu favorable, comme un autel de la Vierge ; nous munir d’un cierge en souvenir de notre Baptême, et lire le texte de notre consécration que nous aurons pris soin de recopier à la main. Saint Louis-Marie recommande que ce jour-là, on communie, on se confesse, et que l’on fasse une offrande à Marie. Et pour que corps et âme soient à la fête, n’oublions pas de préparer une belle table !


Les propositions ne manquent pas sur Internet, pour accompagner cette démarche, ou la préparer. Dans un prochain article, nous pourrons découvrir les témoignages (ici) de personnes qui ont choisi ce chemin, et nous trouverons quelques idées pour nous lancer dans cette aventure. 


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