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Bonne fête, Papa!

Papa,


Je t’observe, capitaine, au milieu des tiens,

La grand voile gonflée par les embruns marins.

« En bateau, matelots! Vivons notre aventure!

Que la proue fende les eaux! Voguons, le coeur sûr!»


Il fallait un sicilien, l’âme tendre et fière,

Il fallait un physicien, pour charmer ma mère.

Ton coeur philosophe et ton esprit affûté

Surent recevoir Maman et toujours l’aimer


Par la braise de l’Etna, ton sang fut chauffé.

Il coule aujourd’hui en nos veines enchevêtrées,

Nos huit coeurs irrigués et humbles héritiers

Du feu de tous ceux nous ayant précédés.


En avant, ô capitaine, mon capitaine!

Au gré du vent, des flots, tiens la barre sans peine!

Ta famille comme équipage du navire,

La risée, la houle, tu affrontes sans faiblir.


Tes couleurs, ces fanions qui claquent sur le pont,

Sont Vérité, Travail, Persévérance et Don.

Un brin provocateur, ce n’est point surprenant,

Toi qui toujours navigues à contre-courant.


Mais voilà l’ouragan qui gronde et se déchaîne!

La voûte étoilée se voile, mon capitaine!

Je te vois, vulnérable et fragile, un roseau!

Mon père, le plus fort, submergé par les flots…


« A l’aide! Ça tangue, Papa! J’ai peur, Papa! »

Alors, le vrai Capitaine tu me montras :

Celui menant la barque, apaisant nos émois,

Assoupi au coeur de la tempête, Il est là.


Tu me souffles: « Dans la vie, comme sur les mers,

Malgré les bénédictions, malgré les revers,

Tout revient à Dieu, le seul Maître à qui plaire.

Laisse-le gouverner, en silence, en prière. »


Digne, à la recherche de trésors enfouis,

Au fond des mers, au firmament, le jour, la nuit

Tu scrutes, tu fouilles, tu dévoiles et révèles

Le Bon, le Beau et le Vrai, en quête du Ciel.


Ta petite fille cherche ton regard, fière,

Proclamant qu’à son tour, elle veut prendre la mer,

Lors pleine de ce que tu lui as enseigné:

« Le plus important, mon agneau, c’est d’aimer.»


Tes yeux malicieux, tes mains, ton coeur sans frontière,

Un jour alors, au Saint Autel me déposèrent.

« Prends le large, petit mousse, mais n’oublie pas:

Sur mer, sur terre, que Jésus soit toujours Roi! »


Merci d’avoir conduit la barque avec Maman.

Je t'aime, Papa, en dehors et dans le temps.



Décidément, on est tombé sur un photographe hors pair pour notre mariage, qui a su capturer des instants bénis et précieux.

Le dernier vers du poème peut paraître étrange, voire maladroit. Il s'agit d'un clin d'oeil à la profession d'origine de mon papa, docteur en physique, qui le premier m'enseigna les notions de temps et d'éternité. 


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