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Pistes concrètes pour un post-natal idéal

Voilà bientôt un mois que notre bébé nous a rejoints. Un mois dense, magnifique, fébrile, fatiguant, enivrant, ... Tant de manières de qualifier ce temps béni !

Temps béni, oui, mais pas que. Ou plutôt, temps béni dans la mesure où nous l'avons anticipé et préparé.


Pourquoi préparer ce temps ?


Parce que c'est un temps qui suit une période intense: grossesse puis accouchement. Un véritable marathon en somme. Comment sort-on d'un marathon ? Heureux, mais courbaturé. Comblé, mais épuisé. On a besoin de repos. De soins.


Parce que c'est le temps des premières fois. Premiers regards, premières tétées, premiers sourires, premiers pleurs mystérieux, premiers bains, premiers massages, premiers moments en famille...


Parce que ce qui se crée, ce qui se tisse à ce moment-là, c'est une nouvelle famille. Un cocon tout neuf. Ce n'est pas seulement l'enfant qui naît. C'est aussi la mère. Elle renaît à chaque naissance. Le père. Tous vivent un des plus grands bouleversements de leur vie.


Je souhaite, dans cet article, vous partager ce que nous avons mis en place, en couple, pour que cette période délicate se passe le mieux possible.



Les commandements du post-natal


De bonnes choses, tu te nourriras.

Fibres, protéines, oléagineux...

En post-partum, il faut penser transit. Tout a été chamboulé lors de l'accouchement. La poussée (surtout lorsqu'elle est dirigée), a pu causer des maux très gênants (hémorroïdes), vous pouvez être constipée, bref: il faut pouvoir retrouver un transit normal sans souffrir à chaque passage aux toilettes.

Il faut également penser allaitement. L'énergie que vous prend l'allaitement est colossale. Sans compter celle que vous dépensez pour que votre corps retrouve sa forme d'origine. Vous avez besoin de prendre des forces. Les besoins énergétiques d'une femme allaitante sont énormes.

Enfin, et j'aurais dû mentionner cela en premier, il faut penser "renquinquage". L'effort fourni lors de l'accouchement est énorme. Vous avez perdu du sang. Vous dormez peu. Ces raisons suffisent à vous permettre pratiquement tout (attention, tout, mais pas n'importe quoi).


De reprendre le sport et retrouver ta ligne, tu attendras.

Je les vois venir, les grimaces. Je les entends, les râleries: "je voudrais rentrer dans mes habits d'avant" ou "marre des fringues de grossesse"! Contemplez-vous, et admirez ce corps pour la performance inouïe qu'il a accomplie. Ensuite, prenez du recul: que sont les quelques mois qui suivent la naissance par rapport à toute une vie ? Si peu... La résilience, c'est être capable de faire face à ce qui advient. La réalité de votre corps est trop importante pour que vous le négligiez. Laissez-lui le temps de se remettre. Sinon, les conséquences à long terme pourront être grandes !


A l'horizontale, tu vivras.

Petits organes chéris, restez à votre place. Ou plutôt, retrouvez votre place. Oui, après l'accouchement, il faut rester le plus possible allongée. La pesanteur est littéralement votre ennemie. Pratiquez la respiration abdominale. Veillez à être détendue, à adopter les bonnes postures quand vous allaitez. Et pensez aux petits massages, car lorsqu'on reste longtemps allongé, le sang circule moins bien. Vous aurez peut-être envie de vous lever, de vous activer, ou de reprendre votre vie d'avant, mais patience ! Encore une fois, les conséquences à long terme peuvent être désastreuses... Alors on arrête de grimacer, et on se couche !


Ton bébé, tes autres enfants et ton conjoint, tu prioriseras.

Il paraît que le périmètre maman-bébé ne doit pas excéder la taille du cordon ombilical. Votre bébé n'est jamais bien loin de vous, et vous de lui. Ce sont ses besoins qui dictent vos journées. Cela n'est possible que si l'on s'occupe de vous par ailleurs. Par la suite, lorsque l'énergie reviendra, sachez délaisser le ménage ou les repas pour passer du temps avec les autres enfants ou votre conjoint, qui vivent le plus grand bouleversement de leur vie aussi. On peut faire beaucoup de choses allongée: lire une histoire, faire un jeu...


A la vaisselle, point ne toucheras.

Encore une fois, délestez-vous des taches ménagères. Ce n'est pas le moment. Votre corps, même si vous l'en croyez capable, n'est pas dans une phase où il peut consacrer son énergie à cela. Cela ne signifie pas qu'il faut vivre dans le désordre le plus total, mais simplement laisser d'autres gérer cela pour vous.


Comment j'ai préparé mon post-partum ?


Nous avons demandé de l'aide. Avec mon mari, nous avons tout fait pour qu'il y ait toujours quelqu'un lors des quarante premiers jours après la naissance. Il a pris un maximum de congés (soit une bonne vingtaine de jours). Nos mamans sont venues à tour de rôle. Résultat: j'ai pu passer la majeure partie de mon temps allongée, je n'ai pas touché à un seul ustensile de cuisine, et j'allais dormir dès que j'en avais envie. Tout n'a pas été rose pour autant. Ni lisse. Mais le fait d'avoir toujours quelqu'un qui pensait à la logistique m'a permis de me concentrer uniquement sur mon bébé et sur ma rémission.

Concrètement: plusieurs mois à l'avance, nous avons eu nos mères au téléphone pour parler avec elles. Comme nous ne savions pas le jour de la naissance, cela leur a permis de s'organiser en amont pour être disponibles. Je précise que nous étions en période de confinement. Elles ont donc coché sur leur attestation la case "déplacement pour motif familial impérieux, pour l'assistance aux personnes vulnérables et précaires ou la garde d'enfants." Oui, la jeune maman est une personne vulnérable...


J'ai beaucoup cuisiné à l'avance. Dans le mois qui a précédé la naissance, j'ai énormément cuisiné. Je me suis inspirée d'un livre contenant plusieurs recettes pensées par une naturopathe en fonction des besoins de la mère en post-partum, j'ai dressé des listes de courses aussi grandes que le Brésil, et passé des après-midi, avec mon assistant (j'ai nommé mon fiston de deux ans) à cuisiner pour douze des petits plats mijotés. Je les ai ensuite congelés. D'une part, nous avons pu manger correctement après la naissance, d'autre part, avec la fatigue, mon mari a apprécié de n'avoir rien d'autre à faire que sortir un plat du congélo et faire cuire rapidement un accompagnement.

Concrètement: voici le type de plats cuisinés: chili con carne, curry de lentilles, curry de poulet, bouillons de légumes. Le jour J, il fallait juste sortir le plat du congélateur, et faire cuir du riz complet / des céréales / des nouilles pour accompagner.


Nous avons repensé notre maison. Faisant partie des chanceux qui ont une grande maison, nous avons réfléchi, forts de notre première expérience. Mon mari, qui est un gros dormeur, s'est préparé un lit de fortune dans la chambre d'amis. Nous avons décidé ensemble qu'il y dormirait: cela lui permettrait d'être en forme pour gérer la logistique et être présent à notre aîné de deux ans. Dans notre chambre, j'ai disposé une petite veilleuse, un plan à langer confortable, et je me suis sentie bien. Dans la maison, j'ai semé des langes un peu partout, et me suis aménagé un petit coin allaitement confortable dans notre salon. Mon fauteuil préféré, un plaid, de quoi manger un peu, une lumière toute douce... Et le tour était joué !

Concrètement: vers quels petits snacks se tourner ? Amandes (non grillées, non salées), noisettes, noix, abricots secs, pruneaux, barres de céréales... Essayer d'éviter les friandises qui sont nocives pour le transit !


Je me suis entourée de chaleur. Que ce soit dans les petits plats (privilégier les aliments dits "chauds" plutôt que froids), ou dans l’atmosphère ambiante, nous avons créé un petit cocon de chaleur. Nous étions en octobre, mais j'aurais fait pareil en plein été. J'étais toujours bien couverte. J'avais toujours un thermos de tisane pas loin, ou une bouillotte. En post-partum, on transpire beaucoup, et pourtant, nos cellules ont besoin de chaleur pour se régénérer.


Conclusion


Vous l'aurez compris, le mot d'ordre est: anticiper. Ce n'est pas dans mes qualités premières. Pourtant, cela m'a rendu la vie plus simple. Ne pas me mettre de pression, m'autoriser d'être fatiguée, compter sur les autres: voici des choses primordiales en soi mais si difficiles à penser lorsqu'on devient mère !


Le post-partum ne dure pas que quarante jours, il dure bien plus longtemps. On dit qu'il faut neuf mois pour faire un bébé, et neuf mois pour s'en remettre ! Le mot d'ordre est "douceur". Les premières fois ne se reproduiront pas. Ce qui se construit maintenant est gagné pour la suite. Vous posez les bases de votre vie de famille, alors appliquez-vous !


Bibliographie (retrouvez nos bibles en story instagram !)

Bernadette de Gasquet: Bien vivre l'après-accouchement, tout se joue avant six semaines

Julia Simon: Bien vivre le quatrième trimestre au naturel

La Leche League: Petit guide de l'allaitement maternel




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