Je veux maigrir
- Agnès T

- il y a 3 heures
- 6 min de lecture
A l'attention du lecteur: cet article s'adresse aux mamans qui se disent souvent cette phrase "Je veux maigrir !" ou aux femmes qui réalisent qu'elles ne se sentent pas à l'aise dans leur corps depuis quelques temps. Il n'a rien de scientifique et ne traite pas des violences, agressions ou traumatismes subis par le corps qui pourraient exprimer un mal-être global. Merci au lecteur de garder cela en tête pendant sa lecture.
Il est 7 heures.
Je frissonne en quittant le lit.
Je me dirige vers la salle de bain et me déshabille.
Et là, ça me frappe.
Ce corps.
Ces marques.
Tout me paraît mou, flasque, pâle.
Ce corps autrefois si énergique, si vigoureux, ressemble à un fruit oublié au fond du panier.
Les larmes montent. Je me demande ce qu'il s'est passé. Comment ai-je pu en arriver là ?
Oui, il y a eu les grossesses. Oui, il y a eu les fausses couches. Il y a eu le train de vie parfois trop rapide, qui m'a un peu perdue. Oui, il y a eu des petites sessions de grignotage, au terme de journées parfois difficiles. Et il n'y a pas eu beaucoup de temps pour aller faire du sport.
Bref, ça ne va pas. Je le sens. Je ne suis pas ce corps-là.
Et alors ?
Mon corps a accompli de vrais exploits. Il a donné la vie, il a nourri. Il a porté et supporté. En effet, il n'est pas sorti indemne de tous les évènements vécus ces dernières années. C'est vrai: j'ai vieilli.
J'en parle. On me dit:
"Mais tu es très bien comme tu es !"
"En même temps tu as vu tout ce que tu as réalisé avec ce corps ?"
"Ne sois pas trop dure avec toi-même !"
"C'est normal que ton corps soit changé."
Tout ça, je le sais ! Je le sais bien.
Je n'ai pas l'impression d'être trop dure avec moi-même.
Non, je lui ai laissé du temps pour se remettre, à ce corps. J'ai lâché prise de nombreuses fois, en me disant qu'un jour, "je me reprendrai en main". Je n'ai pas vu venir ce sentiment si étrange de ne pas se sentir bien, de ne pas se sentir à l'aise, de ne pas se sentir soi-même.
J'ai accepté ces marques qui font aussi sa beauté: elles me rappellent que je suis mère. J'aime mon histoire.

Mais là, je ne me sens pas bien.
Qu'il est mystérieux, ce "seuil". Nous n'avons pas toutes le même. Nous tombons parfois des nues quand nous apprenons que telle copine se trouve trop grosse, parce qu'elle se sent trop grosse.
Le critère, finalement, ce n'est pas la taille standard des publicités. Le critère, c'est soi-même. Et quand on sent qu'on passe le cap, le fameux cap qui nous fait dire "là, ça ne va plus", alors on entre dans un délicieux combat, mêlé de volonté et d'indulgence envers soi-même. Un combat qui nous fait prendre conscience que notre corps est notre principal outil pour vivre, et qu'en ce sens, nous avons à en prendre soin.
Nous avons des enfants qui nous regardent. Quelles seraient nos paroles si nos enfants nous confiaient une telle détresse ?
Autrement dit, qu'allons-nous nous dire à nous-même pour nous soutenir dans ce combat ?
"Tu en es capable !"
"Tu seras si fière de toi à la fin !"
"Tu es en route sur un chemin de vie."
Un coup de pouce biblique
Je distinguerai ici deux sortes d'interlocutrices:
Celles pour qui ce n'est pas le moment: vous vous sentez "sous l'eau". Vous venez peut-être de vivre une grossesse, un déménagement. Vous avez beaucoup à gérer et peu d'espace pour vous. Et quand vous avez de l'espace, il est important de faire ce que vous aimez faire. Si vos journées sont déjà pleines de devoir, vous avez besoin de temps pour relâcher la pression et vous détendre, pas vous ajouter une injonction de plus. Pas besoin d'avoir vécu une grossesse récemment, une épreuve, ou je ne sais quoi: vous sentez que ce n'est pas encore le moment pour vous. Respectez cela et laissez-vous du temps. A l'échelle d'une vie, différer votre "reprise en main" de quelques mois est presque insignifiants.
Celles qui arrivent au point de rupture et se disent que ça ne peut plus durer. Vous sentez que vous avez repoussé ce moment au maximum. Mais vous commencez à ne plus vous reconnaître du tout. Vous sentez que c'est votre timing. Que le fameux critère de tolérance (je ne peux plus me voir dans la glace sans me juger) a été dépassé.
A toi qui as encore à attendre avant de pouvoir te reprendre en main:
"Voici ce que j'ai vu: c'est pour l'homme une chose bonne et belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c'est là sa part." Eclésiaste 5, 18
Autrement dit, ta vie actuelle est suffisamment chargée pour que tu ne te rajoutes pas de pression. Je ne dis pas qu'elle ne sera plus chargée par la suite, mais que tes enfants grandissant, tu vas peut-être retrouver un peu de latitude dans le temps que tu as. Pour l'heure, contente-toi de faire ce que tu as à faire et d'être heureuse ! Les plaisirs sont bons.
Cela ne t'empêche pas d'être attentive au rapport que tu as à la nourriture. Est-ce un rapport émotionnel ? Une petite addiction au sucre ? Rien de tout cela n'est figé, et il suffit qu'il fasse froid et gris pour qu'on ait envie de se réconforter avec un peu de comfort food.
"Si tu trouves du miel, n'en mange que ce qui te suffit, de peur que tu n'en sois rassasié et que tu ne le vomisses." Proverbes 25, 16
Mais rends grâce à Dieu pour ce que ce corps accomplit chaque jour !
"C'est toi qui as formé mes reins, qui m'a tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes oeuvres sont admirables, et je les reconnais bien." Psaume 139, 13-14

A toi pour qui "c'est le moment" !
Tu sens bien que même si tu aimes ta vie, ton corps, même si tu te sais aimée, ton corps est fatigué, et fait les frais de quelques excès... Tu as envie de te reprendre en main mais tu as peur de ne pas tenir sur la durée, et c'est bien normal ! Sache que l'origine de tout ce combat tient en une phrase: ton corps t'a été donné pour servir Dieu. Il est de ta responsabilité de l'entretenir !
"Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tout point de vue et sois en bonne santé, à l'image de ton âme." 3 Jean 1, 2
Ensuite, n'oublie pas que tu es créature de Dieu, temple de l'Esprit Saint.
"Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu. Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu." 1 Corinthiens 6, 19-20
Il est temps de tenir dans la durée ! Dans ce monde où l'on s'écoute en permanence, où il ne faut pas se brusquer, où aucune plaie ne doit apparaître, n'ayons pas peur de faire des efforts ! Car vouloir retrouver un corps sain demande des efforts.
"Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par la chair, l'homme est faible." Matthieu 26, 41
Ou encore, encore plus impressionnant chez Saint Paul:
"Au contraire, je traite durement mon corps et je le discipline, de peur d'être moi-même disqualifié après avoir prêché aux autres." 1 Corinthiens 9, 27
Nous avons une responsabilité envers Dieu, envers nous-mêmes, et envers nos enfants sur l'exemple que nous leur donnons.
Pour conclure...
N'ayons pas peur de nos désir de vivre dans des corps saints. Demandons à Dieu de purifier ce désir: nous ne voulons pas maigrir pour plaire ou pour ressembler à tout le monde. Nous voulons retrouver une forme physique et des formes physiques qui nous plaisent ! Ce n'est pas la même chose. Même dans ce combat, nous devons rester doux avec nous-mêmes !
Enfin, notre religion est la religion de l'Incarnation. Nous sommes par excellence la religion du corps ! N'ayons pas peur d'en parler, d'être témoins de cela. Toujours dans la bienveillance !
N'oublions pas: ce sont les excès qui sont mauvais ! Et je parle ici des excès dans les deux sens, qui peuvent devenir maladifs.
Notre Dieu nous a créées et nous voit comme des MERVEILLES, ne l'oublions pas !








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