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Miracles autour d'un berceau

"Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour." (Matthieu 3, 17)

La Parole de Dieu prend chair en chacun de ses enfants, et nous pouvons contempler son amour dans chacune de nos vies. Aujourd'hui, une maman témoigne de l'amour de Dieu dans la vie de sa famille. Merci !

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Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu !



Aujourd’hui je veux rendre gloire à Dieu, parce qu’il a sauvé notre fils! Nous avons vécu trois petits miracles.


Voici son histoire :



1. Préface


Nous avons eu 2 filles à 3 ans et demi d’écart. Raphaëlle et Léonor. Notre deuxième est arrivée avec 2 mois d'avance en Janvier 2019. Sa prématurité a été difficile à encaisser. De fait une heure et demie avant qu’elle n’arrive au monde, je pensais encore mener tranquillement cette grossesse jusqu’au bout. Accepter que mon ventre soit plat soudainement, accepter qu’elle ne soit pas dans la même chambre que moi… deux séparations trop rapides et violentes ! Je sentais un grand vide en moi. Mon aînée ne pouvait pas rencontrer sa petite sœur avant sa sortie de l’hôpital, aussi étais-je tiraillée entre mes deux enfants que je ne pouvais voir et rassurer en même temps.


J’ai dû rapidement libérer un lit à la maternité, rentrer chez moi, à 25 minutes de mon bébé et tirer mon lait toutes les 4 heures, nuits comme jours pour nourrir Léonor par sonde …. Cela a duré 5 semaines, jusqu’à ce qu’elle sorte de l’hôpital et reprenne mon sein.


A la maison, notre crevette n’arrivait pas à dormir et je l’avais toujours en écharpe contre moi pour calmer ses nombreux pleurs, même pendant la nuit durant laquelle je me promenais dans l’appartement comme un zombi pour la bercer….. jusqu’à ses 6 mois où, oh joie, elle dormait enfin !


Après cette période difficile nous avons décidé d’attendre un moment avant d’avoir un 3ème enfant…. Oui mais voilà, je reprends le boulot, Léonor a 8 mois, et paf, j’apprends que je suis enceinte. C’est une grosse surprise que j’ai du mal à accepter.


Au bout de deux mois de grossesse, je dois aller aux urgences. Heureusement tout allait bien, mais j’ai eu un déclic : bon ! Je l’aime quand même ce petit bout et je le désire !


La grossesse, hyper surveillée après un préma, se passe bien. Je suis même alitée quelques jours pour ne prendre aucun risque. Une écho par mois… La gynéco remarque que le bébé a une grosse vessie et elle me dit qu’il faudra peut-être vérifier ça après sa naissance… sans suite.


Et voilà qu’un matin de printemps, notre fils, Aubin, décide de venir au monde… les pieds en avant. « Tel un missionnaire ! » comme a dit ma grand-mère.


Les enfants n’ont pas pu venir à la maternité du fait des restrictions sanitaires en période de Covid et quand je rentre avec Aubin, Léonor a 12h pour l’embrasser, …avant de partir à son tour à l’hôpital quinze jours. Forte fièvre, plus d'appétit et elle boite… Après une batterie de tests lourds, on comprend qu’elle a une ostéomyélite ; l’os de son genou est infecté suite à une plaie mal nettoyée. Mon mari Thibaud passe ses onze jours de congé paternité à l’hôpital avec elle. Covid oblige, ils sont cloîtrés dans une petite chambre et n’ont pas le droit aux visites. Je peux y aller quelquefois entre 2 tétées, en laissant Raphaëlle et Aubin, mais je ne peux rester plus de deux heures car j’allaite mon bébé à la demande, et je n’ai pas le droit de rentrer dans l’hôpital avec lui... Seconde séparation forcée pour mes enfants donc…


Suite à cette mésaventure, Thibaud reprend le boulot (nous sommes mi-juin, Thibaud entame un nouveau boulot, nous n’avons donc pas de vacances prévues l’été). Je suis épuisée mais je suis avec mes trois enfants réunis et je savoure….. Jusqu’à la nuit du 6 juillet : mon nourrisson a 39 de fièvre et ne veut plus téter. Je vais aux urgences à 40 minutes de mon lieu de vacances. Il a une infection urinaire. Je ne comprends pas, les soignants ne comprennent pas… On voit à la radio qu’il a un rein un peu dilaté et une grosse vessie, mais rien de grave, avec les antibiotiques on pense que tout va rentrer dans l’ordre. Aubin est donc sous perfusion pendant 5 jours à l’hôpital. Je l’allaite toujours à la demande donc il ne me quitte pas une minute.


Quand on me dit qu’il peut sortir, on me demande d’appeler un autre hôpital pour vérifier ses reins. Ce que je fais : mon rendez-vous est 2 mois plus tard… Je vais enfin pouvoir profiter de mes vacances d’été.


Au programme : une semaine de copains dans le Sud, puis une semaine de copains dans la Drôme!



2. La puissance des anges


Dans toute situation, on peut regarder le verre à moitié vide et celui à moitié plein. J’aurais pu regarder seulement la poisse de cet été 2020, mais j’ai eu la grâce ensuite de pouvoir observer toute la patte de Dieu autour de cet évènement. Qu'Il est bon, qu'Il nous aime et nous entoure ! Il est là à chacun de nos pas !


Un amie un jour m’a confié : « Quand mon papa est mort on m’avait dit, (comme Sainte Thérèse sur son lit de mort) « Tout est grâce » …mais c’est n’importe quoi !!»


Et ô que je la comprends ! Parfois la vie n’est qu’injustice! Mais essayons de regarder ce que Dieu peut faire à travers nos cœurs, en toute situation…


Chez nous Il a laissé passer des grâces inoubliables.



1er miracle : mon bon ange gardien

Mes vacances s’achevaient, relaxantes mais épuisantes, Aubin réclamant le sein et les câlins toutes les 2 heures minimum. Mais voilà que 4 jours avant leur fin, je décide de rentrer. Comme ça. J’ai l’intuition qu’on se reposerait mieux à la maison, et peut-être qu’Aubin dormirait mieux.


Je rentre donc le mercredi 18 août, au lieu du vendredi.


Le 19 août au matin, Aubin rend en jet 2 tétées. Il est pâle, mais n’a qu'un petit 38 de fièvre. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'un chiffre élevé pour les nourrissons de moins de 3 mois. D’habitude je donne du Doliprane et j’attends de voir ensuite au bout de 6 h si la fièvre monte avant de prendre un rendez-vous. Mais deuxième intuition : j’appelle sa pédiatre.


D’habitude elle ne répond pas, ou alors elle arrive à me caler un rendez-vous en fin de journée. Coup de chance, quelqu’un a annulé son rendez-vous au dernier moment, je peux y aller dans l’heure.


J’arrive avec Aubin ; la pédiatre voit ses pleurs et son teint gris : elle m’oriente très rapidement vers les urgences avec un courrier. Je me dis qu’elle s’affole pour rien mais que ça ne coûte rien d’y aller.


Il était moins une : quand j’arrive, tout le monde s’agite autour de nous, j’ai du mal à comprendre ce qu’il se passe, je me dis qu’ils sont bien stressés les internes dans cet hôpital. On me demande de sortir après lui avoir fait un test Covid. Je ne comprends pas, mon bébé hurle, il a besoin d’être rassuré par sa maman, c’est évident. Sous le choc je le vois sortir sur son lit roulant avec 5 personnes autour de lui qui courent. On me met dans une chambre d’attente pour les parents. Il n’y a pas de réseau et je ne peux pas prévenir Thibaud.


Une femme passe pour savoir si je vais bien avec une grande compassion dans le regard. C’est là que je réalise. Quelque chose de grave est en train de se passer. Je tremble, je suis seule, j’attends de longues minutes. Puis on vient me chercher. « Votre fils a fait un choc sceptique, ma collègue a réussi à le sauver. On l’a mis dans le coma pour que son cœur se calme et que l’on y voie un peu plus clair. Suivez-moi, nous allons en service de réanimation » Ces paroles ont eu l’effet d’un grand coup de poing dans mon ventre. Littéralement je me souviens avoir serré mes bras autour de mon ventre. Le médecin a tenté de m’expliquer des choses mais je n’entendais plus rien. Je lui ai demandé si elle avait un portable qui captait pour joindre mon mari.


« Thibaud, c’est plus grave qu’on ne le pense, il est dans le coma. Viens vite ! »


Ce n’est que quelques jours après que je réalise la main de Dieu : j’aurais été dans la Drôme, je n’aurais pas appelé sa pédiatre, j’aurais eu un rendez-vous tardif, il serait décédé. Je serais arrivée 10 minutes plus tard, il serait décédé. Je serais tombée sur une autre interne, il serait décédé. « Ma collègue a réussi à le sauver, me disait cette jeune femme pleine de fierté ». La vie ne tient qu’à un fil…



2ème miracle : la force du chapelet

De son côté Thibaud a eu un choix à faire : « Soit je trace pour être au plus vite auprès de ma femme et de mon fils qui souffrent. Soit je m’arrête 2 secondes et je prends le temps de confier Aubin à la prière de tous nos proches. » C’est avec sang-froid qu’il a pris cette décision. Il se gare sur le côté et met un message sur les différents groupes WhatsApp, demandant la prière de nos proches. Puis il arrive auprès de moi.


On se serre dans les bras, on se dit que ça va aller. Je lui confie que j’ai très peur d’une méningite, cette bête noire qui a emporté le bébé de 2 mois d’une amie un an plus tôt. Mon bébé a 3 mois….. Les médecins arrivent. On nous met autour d’une table. Heureusement que Thibaud est là parce que mon cerveau ne veut bien attraper qu’un mot sur trois. Mais le mot que je redoutais est là : « On craint une inflammation du cerveau. Il y a un gros risque de méningite » puis cette dernière « son pronostic vital est engagé. Maintenant, c’est heure par heure ».


Ma maman m’appelle. Je n’ai pas la force de lui expliquer. Je répète cette dernière phrase et je raccroche.


…Ce n’est que le lendemain que nous apprendrons à quel point nos familles ont soulevé un réseau de prière. Des centaines de personnes ont récité le chapelet ce soir-là !...


Je tente alors de l’humour noir pour détendre l’atmosphère : « Un de perdu 10 de retrouvés. Ce n’est pas grave mon amour, on sait comment en faire d’autres.». A chacun sa manière de rebondir.


Puis je prie : « Seigneur, un bébé surprise c’est un cadeau. Donner c’est donner, reprendre c’est voler. Je ne sais pas quel est ton plan, mais c’est trop tôt pour lui. Fais le nécessaire s’il te plaît.» Je suis assez catégorique dans ma prière, mais j’ai confiance. Aubin se réveillera peut-être handicapé mais j’ai décidé qu’il se réveillerait !


On vient nous chercher et on nous indique une chambre pour les parents « dans notre cas » ; à savoir les parents qui risquent de voir leur vie changer d’un moment à l’autre.


On nous précise : « Vous n’avez le droit qu’à une nuit, après il y aura un fauteuil dans la chambre du petit. Nous sommes en train de le préparer, il y en a pour quelques heures, allez essayer d'avaler quelque chose. »… et alors je réalise que le combat ne fait que commencer. Et manger... Ce n'est effectivement pas la première pensée qui vous traverse l'esprit à ce moment-là.


Plutôt que se tourner les pouces dans cette chambre froide, nous décidons d’aller dire au revoir à nos filles qui vont chez leur grands-parents. Merci à eux d'avoir réagi aussi vite et d'avoir chamboulé leur programme pour nous venir en aide.


Nous habitons à 15 minutes de l’hôpital, merci Seigneur !


Je prends le temps d’appeler mon amie chérie, ma témoin de mariage. Je vide mon sac. Elle me dit qu’elle va dire un chapelet avec son mari. Que c’est bon les amitiés !


Puis nous rentrons à l’hôpital. À peine rentrés, on nous dit que c’est bon, nous pouvons aller voir notre fils qui est dans sa chambre. Timing parfait.


Ça y est... je le vois. Deuxième coup de poing. Il fait froid, on a mis du gel sur ses yeux qui sent fort, pour qu'ils ne restent pas collés. Il n’a plus sa chaleur et sa douce odeur de bébé. Que c’est dur, j’aimerais tellement enlever tous ses tubes et le prendre dans mes bras. Mais je sens une présence dans cette chambre, je sens qu’il n’est pas seul. Je lui glisse à l’oreille : « Courage mon petit chevalier, la reine Marie et ses anges sont là autour de toi pour t’aider » et je les vois, la Vierge Marie debout derrière la tête de mon petit et trois anges de chaque part. Je sais que mon fils est fort, je sais qu’il est protégé, je suis en paix.


Un ami prêtre me dira plus tard qu’à cet instant il a prié une statue d’un ange avec un enfant sous son aile (qu’il prie d’habitude pour tous les enfants avortés ou abandonnés). Dans sa prière il a demandé à son ange gardien de venir auprès de celui d’Aubin pour l’aider à se battre, et il a eu la grâce de le sentir partir au combat.


On nous annonce alors une bonne nouvelle : l’infection généralisée s’est arrêtée net aux portes du cerveau ! Aubin n’a pas de méningite ! Incroyable.


Mon deuxième miracle est là.


Alléluia, j’arrive à dormir un peu.


Même si sa vie est épargnée, nous ne savons pas comment il se réveillera. On comprend enfin ce qu’il s’est passé : une malformation de l’urètre empêchait sa vessie de bien se vider (d’où la précédente infection urinaire). L’infection a bien attaqué la vessie et les reins, et elle se généralisait dans tout le corps, on l’a vraiment prise à temps.


Nous décidons avec Thibaud de lui donner la force du baptême. Pendant quelques secondes où les soignants ne sont pas là, Thibaud prend une tasse dans laquelle j’avais bu mon café le matin. Il y met de l’eau, puis il asperge par trois fois son petit front : « Je te baptise Aubin Joseph Séverin au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » puis j’entame un discret chant de louange pour ne pas affoler le service. Nous sommes heureux, et nous savons que l’Esprit Saint va être maintenant une vraie arme pour Aubin.



Troisième miracle

« Espère en le Seigneur, sois fort et prends courage ! »

Une nouvelle étape : Aubin est installé au service de pédiatrie qui lui convient. J’ai enfin un peu de temps seule avec lui. Je lui installe une petite prière à l’ange gardien à côté de l’appareil auquel il est branché nuit et jour. Le même que Léonor avait dans son service de néonatologie. Je m’amuse à montrer aux infirmières que je maîtrise parfaitement l’engin. Aubin revient à lui progressivement. Il est branché de toute part ce qui rend difficile les câlins…. Mais dès que je le pose, il hurle. Cela ne s’arrange pas avec les soins qui lui sont imposés régulièrement: poses de cathéters difficiles, prises de tension impossibles. Je ne peux pas calmer Aubin assise, je le porte debout des heures durant. Je ne sais pas comment je tiens. Je dors 4h par nuit au mieux. Petit à petit Aubin arrive à se calmer, à se rendormir après les soins, à accepter le biberon.



De mon côté, les filles et mon mari me manquent, je suis épuisée. C’est dans ce moment plus calme que j’arrive à appeler au secours. Je demande aux amis de venir nous faire à manger. Thibaud gère au mieux les filles, son boulot et les aller retour à l’hôpital. Il tient informées parfaitement les familles. Un vrai coordinateur de santé ! Mais il n’a pas de supers pouvoirs, et si je ne veux pas mourir de faim, il faut que je m’organise… et puis mon moral est dans le plat ! Je suis alors émerveillée de voir la vitesse à laquelle ma demande d’aide est écoutée et organisée !! J’ai des visites, des petits plats remplis d’amour, et des messages de soutien très régulièrement. Que nous sommes chanceux !


Aubin doit être circoncis et opéré de son urètre. Lorsque j’arrive au bloc pour son anesthésie générale, le chirurgien n’en croit pas ses yeux. « Cet enfant était dans le coma il y a 48h ?! C’est incroyable comme il a vite récupéré ! » Je ne lui ai pas répondu que c’était la force de l’Esprit Saint, mais je lui ai seulement dit que c’était mon fils :)


Et mon troisième miracle est là : après 15 jours d’incertitudes, on me dit qu’Aubin peut sortir, que ses reins se remettent plutôt bien. On me dit qu’il va être suivi tous les mois au début, qu’il prendra un antibiotique jusqu’à sa propreté, et que ses lésions aux reins risquent de s’aggraver. Qu'il y a une forte probabilité qu'il subisse des dialyses régulièrement et que cela se terminera très certainement avec une transplantation. Ce n’est rien à côté du soulagement que j’ai de sortir, et que l’on a d’enfin être réunis et en bonne santé ! Nous avions un mariage de prévu, le cousin chéri de Thibaud, le surlendemain. Mais après tant d’émotions et de fatigue, nous ne nous voyons pas raconter ça nonchalamment autour d’un verre. Des amis nous ont proposé plutôt de les retrouver en Ardèche pour nous reposer. Encore une fois, que c’est bon d’être entourés !!


Et 3 jours après c’est la rentrée. « Alors Aliette, ton été s’est bien passé ? » Comment vous dire…


A la fin du mois je retourne à l’hôpital pour un check up. Le médecin regarde longuement son ordi, les radios…. puis il relève la tête et dans un grand sourire m’annonce. « Eh bien on peut ne se voir que dans 3 mois, et arrêter les antibiotiques. Votre fils n’a plus de lésion au rein gauche ! C’est incroyable, tout est bien remis ! » Et depuis, notre petit chevalier pète la forme ! Il fait toutes les bêtises d'un enfant de son âge et adore embêter ses sœurs (nous découvrons les joies d'avoir un petit mec à la maison ) ! Son suivi est désormais annuel, comme un enfant normal, avec un petit accent sur les reins et la vessie.




Et voilà. La puissance de la prière.


Depuis cette histoire, Thibaud est allé remercier St Joseph à Cotignac (deuxième prénom d’Aubin) à plusieurs reprises et il y a rencontré des personnes qu'il ne connaissait pas et qui ont prié pour notre petit bout. Nous avons pris conscience que nous sommes très loin d'être seuls. Puis nous y sommes allés en couple ! Et pas un jour ne se passe sans que je savoure d’être avec mes enfants, en bonne santé.

Aliette de S.

1 Comment


Mathilde H
Jan 09, 2022

Merci pour ce magnifique témoignage, qui illustre bien la force de la prière !

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