De l'ombre à la lumière

Ma renaissance en Christ, un chemin de transformation, par A.

Sur ce blog, vous le comprenez depuis maintenant 5 ans qu’il est ouvert, nous partageons le fruit de nos réflexions ou de nos rencontres personnelles. C’est donc d’une rencontre qu’est né ce témoignage publié aujourd’hui. Merci A. pour tout ce que tu nous partages avec tant de confiance.

10300 adultes baptisés à Pâques 2025 ! Monseigneur Leborgne, évêque d'Arras, analyse trois types de demandes adressées à l’Église :

quelques-uns ont fait une expérience de salut dans des vies bouleversées, mouvementées, parfois cabossées ; l'expérience de Quelqu'un qui les relève.
certains cherchent un sens dans une société qui perd la tête. Qu'est-ce qui peut donner sens à nos vies ? Et alors la figure du Christ se présente.
d'autres cherchent un cadre qui les structure, pour pouvoir tenir et s'engager au cœur du monde.

Où se situe l'expérience d'A. ? Peut-être un peu dans les trois points, tant la vie humaine est d'une épaisseur complexe, si belle et singulière.

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Depuis toute petite, j’ai été attirée par la religion chrétienne.

Je me souviens encore de cette visite dans une église, où, devant le bénitier, j'ai ressenti un profond désir d'être baptisée. Noël aussi m'a toujours émerveillée : cette lumière, cette joie... C'était comme si, déjà, Dieu m'appelait, sans que je comprenne vraiment comment.

Mais c'est à l'âge adulte que tout a pris sens. Dieu s'est manifesté à moi à travers des événements marquants. Un livre ouvert par hasard parlant de Jésus... Une naissance difficile où j'ai senti sa protection... Une séparation douloureuse qui, au lieu de me briser, m'a conduite à Lui. Et toutes ces rencontres providentielles...

Un nouveau prénom pour une renaissance

« Nicodème lui dit : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? » Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jean 3, 4)

Avant ma rencontre avec le Christ, je m'appelais F., un prénom qui symbolisait mes racines berbères. Je vivais dans la montagne du Rif au Nord du Maroc, avant d'arriver en France à 1 an. J’ai aujourd'hui la nationalité française.

À mesure que j'ai découvert la richesse de la foi chrétienne, j'ai ressenti un profond appel à me laisser renouveler par le Christ ! C'est ainsi que j'ai choisi de prendre un nouveau prénom, celui d'A., symbolisant ma nouvelle identité en Jésus-Christ. Un prénom que j'affectionne depuis ma plus tendre enfance. Ce changement de prénom m'a aussi permis de me délester du poids des violences que j'ai portées. Il a marqué une rupture avec ces souffrances et a été un pas vers la reconstruction et ma renaissance en Christ.

Mon enfance, la culture chrétienne par petites touches

Dès mon enfance, j'ai été très sensible aux questions religieuses et à notre existence sur Terre. Je me souviens de ma première visite pédagogique d'une église connue pour son orgue. J'étais fascinée par le bénitier et je voulais moi aussi y être baptisée.

A l'école de mon village, mon attention s'éveillait lorsque mes camarades parlaient avec enthousiasme de leurs cours de catéchisme et de leur communion. Cela me donnait envie de suivre le même chemin.

Les fêtes de Noël m'ont également marquée. Chaque année, l'ambiance festive, les chants et l'histoire de la naissance de Jésus m'inspiraient une joie profonde et un émerveillement. C'était comme une lumière dans l'obscurité, un rappel de l'amour et de la paix.

À l’âge adulte, l’amour et la compassion de Jésus et Marie

Bien que les figures de Jésus et de Marie m'aient toujours touchée, c'est à l'âge adulte que j'ai pleinement découvert leur amour et leur compassion.

À l'adolescence, j'ai ouvert par curiosité un livre religieux non chrétien trouvé chez mes parents. Le passage sur lequel je suis tombée évoquait la naissance de Jésus, et Marie y était mentionnée. Surprise et bouleversée, j'ai refermé le livre comme une porte, comme si ce message était destiné à éveiller quelque chose en moi.

La crucifixion, entrevue au travers d'un film, m'a touchée très profondément.

Une autre étape marquante fut la naissance de mon fils. Alors que la courbe de sa fréquence cardiaque s'était brutalement aplatie, une césarienne en urgence nous a sauvés tous les deux in extremis. À cet instant, j'ai cru que tout était terminé... Ce moment de fragilité extrême m'a fait prendre conscience de la précarité de la vie, mais aussi de la présence bienveillante de Dieu à mes côtés. Cet événement a profondément renforcé ma foi, me rappelant que, même dans les instants les plus critiques, Sa main veille sur nous.

Un autre signe est ma séparation à temps, à quelques jours de la Covid 19. Un moment clé de mon parcours, une épreuve douloureuse mais aussi une libération. Cette séparation de mon conjoint m'a poussée à me recentrer sur ma foi et à réévaluer ma vie. Un tsunami qui, au lieu de me briser, m'a conduite à Lui. Ce fut un tournant où, face à la solitude et aux doutes, j'ai ressenti la présence constante de Dieu qui ne m'a jamais abandonnée, avec des personnes présentes toujours au bon moment tels des Anges gardiens.

Un jour, alors que je retrouve des personnes qui ont un parcours de conversion à la foi chrétienne, une dame me dit avec une voix apaisante : "Vous savez, on tombe, mais Dieu nous tend sa main pour nous relever à chaque fois ! Tout va s'arranger !" Elle m'a donné la force de me relever et de poursuivre sur le chemin du Christ.

Des signes sur le chemin

Alors que je traversais une période difficile, une femme inconnue m’aborde avec des paroles troublantes mais empreintes de bienveillance. Au fil de notre conversation, elle me dit : "Vous avez votre côté droit qui tremble, je le vois bien ! Mais rassurez-vous, votre mère veille sur vous. Vous avez une Mère qui vous protège. Allez allumer un cierge à l’église. Allez-y ! Allez-y !" Bien que je ne comprenne pas pleinement la portée de ces paroles à ce moment-là, étant de nature cartésienne, elles ont résonné profondément en moi. Sans pouvoir expliquer pourquoi, j’ai immédiatement pensé à la Sainte Vierge Marie. Je me suis rendue dans une église, où, dès que j'ai franchi le seuil, une paix intérieure indescriptible et jamais ressentie m'a envahie. C’était à la veille de Pâques 2016. L’église, calme, belle et décorée pour la célébration, semblait m’accueillir avec une douceur divine et un beau silence.

Quelques jours plus tard, une autre femme m'aborde avec un discours identique, presque mot pour mot : "Vous avez votre côté droit qui tremble, mais ne soyez pas inquiète, votre mère veille sur vous. Allez allumer un cierge à l'église." Elle ajoute : "Votre maman ne va pas bien du tout ! Allez allumer un cierge, surtout !" Troublée mais obéissante, je suis retournée dans la même église où j'ai de nouveau ressenti une paix profonde. J'ai allumé un cierge et je me suis recueillie, notant mes intentions d'apaisement des liens familiaux dans le cahier avant la messe. Peu après, j'ai appris que ma maman avait fait une chute violente au marché en perdant l'équilibre près d'un étalage. Grâce à Dieu, elle en est sortie avec une grosse fracture au bras mais sans séquelles graves.

Une rencontre déterminante s'est produite lors d'un pèlerinage à Lourdes. La gérante d'un restaurant, à qui j'ai confié mon parcours de catéchuménat, m'a encouragée à me recueillir devant la grotte et à prier devant la Vierge Marie couronnée : "Allez-y, vous y trouverez la paix à cette heure-ci, il y a moins de monde. Allez-y et vous verrez." Je l'ai écoutée et j'ai ressenti une paix intense. À mon retour de Lourdes, j'ai appris à relativiser les événements de la vie et à avancer sur le chemin du pardon.

En voyage, un contretemps m'oblige à prendre un taxi ; au fil de la conversation, la conductrice m'annonce qu'elle a reçu le baptême à l'âge adulte à Lourdes. Elle ajoute : “Vous savez, on ne rencontre pas les gens par hasard !" Elle m'a donné des conseils pour grandir dans ma foi chrétienne.

Une nouvelle lumière dans ma vie

Ces événements m'ont préparée à une ouverture profonde. En août 2023, accueillie par un prêtre dans une église, j'ai ressenti une grande paix. Ce fut le début d'une aventure spirituelle marquée par la grâce divine. Puis, en février 2024, j'ai eu la grande joie d'entrer en Église aux côtés d'une sœur catéchumène. Ce moment m'a fait sentir la force de la communauté chrétienne.

Quelque temps après, mes cours de catéchisme ont commencé, à un moment où j’en avais grandement besoin. Ils ont apporté des réponses à mes nombreuses interrogations et une structure pour guider ma foi en pleine croissance.

Ma découverte de l'Esprit-Saint

Dans ce cheminement, une autre rencontre importante s'est opérée en moi : celle de l'Esprit-Saint. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que cette force invisible était la clé de ma résilience, mon guide dans les épreuves et ma source de courage pour avancer ! La présence de l'Esprit-Saint a éclairé mes décisions, m'a inspirée dans mes moments de doute, et m'a permis de trouver une paix intérieure profonde. J'ai traversé des épreuves qui m'ont forgée, des moments où j'ai dû trouver ma propre force dans un monde souvent difficile à comprendre. C'est ce chemin vers la liberté qui m'a permis de me reconstruire, loin des chaînes d'un passé qui ne me définit plus.

La rencontre de Marie

J'ai aussi découvert Notre-Dame de Guadalupe, dont l'apparition et le message d'amour fascinant m'ont profondément touchée et m'accompagnent sur mon chemin et dans ma relation à mon fils, avec un renforcement des liens inattendu.

Briser le silence pour la guérison

Mon cœur est aujourd'hui rempli de gratitude, de foi et de confiance en Notre Seigneur. Ce chemin que j'ai parcouru n'a pas été facile, mais avec la Grâce infinie de Dieu, je peux aujourd'hui partager mon témoignage.

Ma conversion à la foi chrétienne a commencé dès mon enfance par les signes de la Providence qui m'ont guidée, même si je ne comprenais pas encore pleinement leur signification. C'est en prenant conscience des violences et des viols que j'ai subis que ma foi s'est vraiment affirmée. Ces épreuves m'ont poussée à chercher un sens, une raison de continuer, et c'est dans le Seigneur que j'ai trouvé la force et la consolation.

Les violences que j'ai subies, de la part de ceux qui étaient censés me protéger, ont failli me détruire. C'est à travers Dieu que j'ai trouvé la force de me relever, de guérir et de me reconstruire. Grâce à la Vierge Marie qui m'a toujours accompagnée, j'ai pu retrouver l'espoir et la résilience. Ces violences, ces souffrances, ne me définissent pas. Ce qui me définit, c'est l'amour infini de Dieu qui m'a redonné vie et m'a permis de découvrir la lumière en moi.

Je voudrais dire à toutes les victimes : vous avez le droit de dire non, même des années plus tard. Votre corps c'est votre corps ! Un enfant n'est jamais responsable des abus qu'il subit. Vous avez le droit de reconstruire votre vie.

La vérité, même douloureuse, est toujours plus légère à porter que le poids du silence.

Le silence nous emprisonne, mais la parole libère. N'ayons jamais peur de parler. Nous ne sommes pas seuls ; il y a toujours un chemin vers la guérison, un rocher sur lequel nous appuyer.

Aujourd’hui, j’ai réalisé un rêve profond à travers ma profession de formatrice et accompagnatrice vers le changement. En aidant les autres à se relever, je trouve un sens profond à mon propre parcours. C'est grâce à Jésus et à Sa force que j'ai pu transformer ma propre souffrance en une mission de compassion et de soutien pour ceux qui en ont besoin.

Ce combat pour la guérison continue, il n'est pas terminé. Ce n'est pas parce que j'ai traversé des épreuves que je dois renoncer à ma propre joie. La joie est un don de Dieu, et elle est plus forte que toute souffrance. Même dans les moments les plus sombres, je sais que Dieu ne nous abandonne jamais. Il est toujours avec nous.

L’engagement vers le Baptême, un chemin en communauté

À travers tout ce parcours, un fil d'or s'est glissé, celui de Dieu me guidant à chaque étape, me portant toujours vers la lumière, même dans les moments d'obscurité. Sur ce chemin, j'ai été soutenue et guidée par des figures exceptionnelles.

Parmi elles, j'ai eu la chance de rencontrer l'évêque de mon diocèse. Ce moment a été une véritable grâce pour moi. Par ses paroles empreintes de sagesse et de bienveillance, il m'a encouragée à continuer sur ce chemin, me rappelant à quel point j'étais à ma place dans cette grande famille chrétienne.

Les prêtres, avec leurs enseignements, m'ont fait grandir dans la foi, m'ont éclairée, et je me suis sentie accueillie.

D'autres témoins m'entourent : mon parrain m'accompagne avec ferveur et patience ; ma référente catéchumène sait me donner des conseils précis et éclairés, des encouragements qui me permettent de continuer ce chemin avec confiance et persévérance ; ma marraine rencontrée lors de mon parcours Alpha, m'entoure de sa présence maternelle. La fraternité des laïcs avec leur compréhension, leur dynamisme, est comme une grande famille. La joie partagée dans la chorale à laquelle je participe, l'enthousiasme et l'énergie inspirante de la jeunesse ainsi que le parcours Alpha ont été des sources d'inspiration et de force.

Aujourd'hui, je m'apprête à recevoir le sacrement du baptême dans la nuit de Pâques. Je ressens une immense gratitude et une joie profonde à renaître en Christ.

Ce baptême représente pour moi un acte de foi, une lumière nouvelle sur mon chemin, et un engagement à vivre pleinement en Christ ! Un acte qui symbolise un nouveau départ, une continuité de mon cheminement toujours en construction, chaque jour plus grandissant que je souhaite partager avec les autres.

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