top of page

La prière des mères


Il y a Solange, instit’ retraitée, grand-mère épanouie, toujours prête à se déplacer pour donner un petit coup de main à tel ou tel de ses enfants dans le besoin. Chez Solange, la vie est belle. Dans la grande maison de pierre, en dehors de la ville, de superbes clichés familiaux décorent quelques murs, tandis qu’un crucifix veille silencieusement sur tout ce petit monde.


Il y a Marie-Liesse, maman bien occupée par ses quatre bambins rapprochés. Bourrée de talents, calme et tranquille, son regard vert-bleu est si profond qu’on a envie de se noyer paisiblement dedans. Quelques souvenirs de deux années de vies à Madagascar, le dernier bricolage entrepris avec les enfants, une maison qui vit, toujours une place pour l’inconnu… On est bien chez Marie-Liesse.


Il y a Isabelle, celle qui rayonne, celle qui donne sans trop compter. Ses enfants ayant quitté le nid, la paroisse est son lieu de travail, mais loin de s’y cantonner, elle a toujours les bras grands ouverts, et un cœur qui déborde. Artiste à ses heures, c’est une véritable Mary Poppins, qui sème la gaieté sur son passage. On ne sait quel âge lui donner tant elle semble avoir gardé une jeunesse éternelle !


Il y a Christelle, et son Pierrot… Soutien indéfectible, elle est un vrai roc sur lequel semblent s’appuyer enfants et petits-enfants. Amie des animaux, profondément bienveillante, elle affronte avec courage les épreuves de la vie. Son sourire se fait attendri lorsqu’il se pose sur en petit enfant. Elle écoute et s’intéresse, toujours gratuitement.


Et il y a moi. J’ai pénétré dans ce groupe il y a quelques mois, un peu intimidée au fond de moi-même. Avec mon bambin d’à peine quelques mois, j’ai vu chacune de ces femmes comme des merveilles – peut-être parce que c’est ainsi qu’elles m’ont regardée en m’accueillant -. Je venais, non sans à priori, chercher un peu de réconfort dans ma solitude. J’ai trouvé bien plus.

La prière des mères… je souris en pensant qu’adolescente, je voyais cette occupation maternelle d’un œil légèrement moqueur. Pourtant…

Chacune a son quotidien : celle qui travaille à l’extérieur, celle qui travaille chez elle, celle qui est retraitée mais ne chôme pas, celle qui attend un bébé… Chacune a ses soucis : un enfant ou un mari gravement malade, un bébé qui ne dort pas la nuit, une fratrie qui fait les quatre-cent coups, un mari dont le travail ne se passe pas bien, un époux souvent absent, et plus encore…

Toutes, nous venons en tant que femmes, épouses et mères. Toutes, nous dévouons avec joie deux petites heures de notre semaine afin de nous réunir pour prier ensemble. Nous déposons tout au pied de la Croix. Nous louons. Nous demandons à l’Esprit-Saint d’intercéder. Nous demandons pardon pour les jugements et les paroles désagréables. Et, dans une démarche ultime, nous déposons, dans une petite corbeille, les prénoms de nos enfants, écrits sur de petits bouts de papier. Nous nous unissons à tous les groupes de prière des mères dans le monde. Je crois pouvoir dire que tout cela ne nous demande aucun effort ; qu’aucune de nous « n’a la flemme », mais qu’au contraire, nous attendons ce rendez-vous hebdomadaire avec joie.

Quelle communauté ! Quelle beauté que de nous voir, femmes d’âge différent, priant ensemble ! Il y a peu de moments que j’attends avec hâte, mais la prière des mères en fait partie. Le lundi matin, je n’ai aucune difficulté à me lever. Je sais que je vais retrouver celles qui sont véritablement des sœurs pour moi, mises sur ma route par la main de Dieu pour me montrer un peu le chemin lorsque je me sens un peu noyée dans une mission qui me paraît trop grande. Je sais que nous allons prier, que nous pouvons nous confier, et que nous élargirons certainement notre prière à telle ou telle intention. Et après, je sais que nous boirons un bon café chaud en croquant quelques biscuits, avant de repartir sur nos routes respectives…



Pour en savoir plus sur la prière des mères: www.prieredesmeres.com


bottom of page