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Photo du rédacteurSylvie B.

J'ai grandi avec Benoît XVI

Depuis la mort de Benoît XVI, je me rends compte à quel point il a été présent à chaque moment décisif de ma vie. C'est une vraie grâce pour nous catholiques d'avoir un pape, figure de pasteur qui nous conduit, trait d'union entre la terre et le Ciel ! Voici donc les quelques paroles qui m'ont marquée dans ma progression ces dernières années.

L'élection : « Le Christ n'enlève rien et il donne tout ! »

A l'époque, j'avais 15 ans et je suivais docilement mes parents à la messe sans trop me poser de questions. J'aimais bien, voilà tout (avec le recul je me dis que ce n'est déjà pas si mal !). Le Conclave avait surtout été pour moi objet de curiosité face à ces rites étonnants : la chapelle Sixtine solennellement fermée à clé après l'impressionnante procession des cardinaux, la fumée noire et la fumée blanche, le cardinal camerlingue, et soudain l'exclamation : Habemus Papam ! Je me rappelle ce remix techno de l'annonce qui nous avait tant faire rire avec mes frères (à écouter ici si vous croyez encore que les adolescents ont une once de bon goût...) Mais c'est lors de sa messe d'intronisation, le 24 avril 2005, qu'il commença à remuer quelque chose en moi. Il termina en effet son homélie par une adresse directe aux jeunes :


« Ainsi, aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d’une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes : n’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. »


Quelle révélation ! Ainsi, le Christ est une vraie personne, qui me veut du bien. C'est à moi de tisser cette précieuse relation, par la prière, la lecture de l’Évangile et la recherche personnelle. Tout à coup je me suis sentie grandie, car j'avais ce rôle nouveau : accueillir chez moi ce Jésus que je ne connaissais pas encore très bien, même si on m'en avait beaucoup parlé. C'était le début du chemin vers une foi plus adulte.



« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ! »

Étudiante, je râlais beaucoup sur l’Église : pas à la hauteur, toujours décevante. Le quotidien m'ennuyait, les examens, les soirées, l'incertitude sur le futur : qu'allais-je faire de ma vie ? La fraîcheur de la prière enfantine, pleine de confiance, n'était plus là. Les soucis du monde, le trop-plein de connaissances théoriques (merci les études longues !), la fréquentation d'amis incroyants, tout cela faisait patiner ma vie spirituelle. La pratique religieuse me semblait une coquille creuse, et l'élan intérieur évanoui. Je ne trouvais pas ma place, j'étais triste et blasée. C'est alors qu'arriva ce petit bijou : un message aux jeunes sur la joie, à la suite des JMJ de Madrid.


« Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens profond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin : je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu. »


Dieu m'aime ! C'est Lui la source de la vraie joie, celle qui ne s'éteint pas. Lui seul me comblera, inutile de chercher le bonheur ailleurs. Quel soulagement d'avoir trouvé Celui qui m'aimera à tout jamais. Étonnamment, la joie de l'amour est si variée qu'elle envahit le quotidien. Parfois explosive, parfois intérieure, toujours renouvelée. Même dans la souffrance, se loge une joie précieuse : celle de la consolation. C'était une nouvelle vie qui s'ouvrait, car j'avais compris que l'amour inconditionnel de Dieu me porterait toujours.


En montant à Fourvière, à Lyon, le Christ montre son Sacré-Cœur et sa main est toujours fleurie par des passants anonymes.



« Nous sommes tous appelés à la sainteté »

Jeune pro, j'avais trouvé mon métier, que j'aime beaucoup (l'enseignement), et j'étais déjà bien rassurée quant à mon avenir matériel ; mais je ne savais toujours pas comment me tourner vers le vrai objectif : le Royaume. Honorer mon baptême par une vie de fille de Dieu, c'était facile à dire mais concrètement, que cela signifiait-il ? Quelle était ma place dans l’Église en tant que femme ? C'est là que suis tombée sur une série de catéchèses qui retraçaient la vie de nombreuses saintes chrétiennes, pour nous faire comprendre ce qu'était la sainteté.


« Nous sommes tous appelés à la sainteté : elle est la mesure même de la vie chrétienne. Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu ; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pécheurs : c’est Lui qui nous transformera selon son amour. »


A travers ces récits de vies, autant d'exemples très variés de femmes mariées, religieuses, célibataires, veuves, dans différents pays et à différentes époques, j'ai compris que chacune avait une vocation particulière : Hildegarde, Claire, Angèle, Élisabeth, Marguerite, Catherine, Véronique, Jeanne, Thérèse... toutes si différentes mais chacune à sa place. La vocation de la femme est à la fois spécifique et diverse, à moi de trouver mon chemin dans l'amour du Christ qui m'entraînera toujours plus haut, sans crainte d'en faire trop mais en m'abandonnant.



« Dieu accomplit de grandes choses »

Tout au long de ma vie (que j'espère longue !), l'enseignement que j'aimerais garder de Benoît XVI est la fidélité dans la prière, et une gratitude sans cesse renouvelée pour tous les dons que le Seigneur nous fait. Je vous laisse pour finir un petit trésor sur la mémoire du bien, qui m'a déjà beaucoup aidée dans les moments de peine ou de doute et qui me fera encore du bien, j'en suis certaine !


« Dans notre prière nous devrions regarder plus souvent comment, dans les événements de notre vie, le Seigneur nous a protégés, guidés, aidés et le louer pour ce qu’il a fait et continue de faire pour nous. Nous devons être plus attentifs aux choses bonnes que le Seigneur nous donne. Nous sommes toujours attentifs aux problèmes, aux difficultés et c’est comme si nous ne voulions pas percevoir que des choses belles nous viennent du Seigneur. Cette attention, qui devient gratitude, est très importante pour nous et nous crée une mémoire du bien qui nous aide aussi dans les heures sombres. Dieu accomplit de grandes choses et qui en fait l’expérience — attentif à la bonté du Seigneur avec l’attention du cœur — est comblé de joie. »



Merci Benoît XVI pour tous ces enseignements que je lirai et relirai ! Merci pour votre vie donnée au service du Christ et de son Église.



 

Références des textes cités :

- Homélie de la messe inaugurale

- Message à l'occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2012

- Audience sur le psaume 126 : la mémoire du bien

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