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Marie Leczinska, reine de France (1703-1768)



Fille d’un roi déchu, épouse du détesté Louis XV, éclipsée par la brillante Antoinette de Pompadour, dans un siècle « où les femmes règnent », mais surtout dans les salons, voici Marie Leczinska, reine de France. Ignorée, invisible, insipide, connue uniquement par son royal mari, elle a rempli le seul rôle qu’on lui demandait, donner des héritiers au trône, et ne pas faire de vagues.

Mais derrière celle qui n’a pour elle que son titre et ses nombreuses maternités, cherchons la femme. Une femme qui a aimé son mari dès qu’elle l’a rencontré, qui a appris de ses erreurs, et qui a essayé d’être une sainte, à sa place, et de prier pour tous ceux qui oubliaient que la France était Fille aînée de l’Eglise.


Une enfance sur les routes

« Depuis sa naissance, la vie n’avait cessé de la ballotter par monts et par vaux, loin de sa terre natale, et l’avait coupée de ses racines. » (Geneviève Chauvel). Maria Leczinska est née en 1703, dans une famille de haute noblesse polonaise. Au début du XVIIIème siècle, c’est Auguste de Saxe qui est roi de Pologne. Détesté de son peuple, il s’enhardit à déclarer la guerre à son voisin Charles XII de Suède, qui ne tarde pas à lui infliger une sévère défaite et se rallie une partie de la noblesse polonaise. Parmi elle se trouve Stanislas Leczinski, père de Marie, que Charles XII apprécie. Aussi, en 1704, le roi de Suède le choisit il pour être élu à la place d’Auguste sur le trône de Pologne. Mais très vite, Charles XII repart vers d’autres cieux, et le roi de Pologne Stanislas se retrouve sans soutien de poids alors qu’Auguste de Saxe réunit une armée nombreuse pour prendre sa revanche. Il faut fuir Varsovie. Marie n’est qu’une enfant, mais ses souvenirs diffus conserveront toujours l’angoisse de cette fuite et la peur viscérale des Cosaques qui fouillent rageusement la masure où Marie est cachée sous une pile de torchons. Auprès de Charles XII, Stanislas reçoit une petite principauté, et enfin le repos. Mais à partir de 1717, Auguste de Saxe n’a de cesse n’anéantir cette famille qui concentre sa haine vengeresse, les tentatives d’assassinat se multiplient.


Exil en France

En 1718, meurt Charles XII, l’ami, le puissant protecteur. Stanislas est chassé de la principauté, et c’est la France du Régent qui offre à l’éphémère roi de Pologne une propriété en Alsace. Marie, qui est en âge de se marier, n’a pas de fortune, les prétendants se font rares. Stanislas passe ses journées en rédaction de lettres pour trouver un parti digne de sa fille, qui elle se sait paysanne dans son quotidien et n’attend pas de miracle. D’ailleurs, Marie ne veut pas quitter ses parents, et n’hésite pas à leur reprocher ces tentatives effrénées : « C’est en m’éloignant de vous que vous croiriez me rendre heureuse ? Il me sera toujours bien plus doux de partager vos disgrâces que de jouir loin de vous d’un bonheur qui ne serait pas le vôtre ! » (Geneviève Chauvel)


Le destin de Cendrillon

Mais Stanislas a des amis à Versailles pour parler de Marie. Or le duc de Bourbon-Condé, veuf, cherche à se remarier. Pendant plusieurs années, Stanislas plaide la cause de sa fille pour cette union, arguant de ses potentielles perspectives polonaises. Or la maîtresse du duc, la marquise de Prie, soutient elle-même cette union, sure de ne trouver aucune rivale en cette petite princesse sans le sou, sans allié, sans relief. C’est alors que le duc de Bourbon, premier personnage du royaume, songe à cette jeune fiancée non pas pour lui mais pour le roi. Louis XV est fiancé depuis longtemps à l’infante d’Espagne, mais elle n’est qu’une enfant, et la santé fragile du roi fait craindre au duc de perdre son influence à la cour si Louis XV venait à mourir sans héritier. Il faut donc vite marier Louis XV, et avec une princesse catholique, de bonne maison et en âge de procréer. Les portraits affluent de toute l’Europe, y compris celui de Marie, qui apparaît comme le choix le moins diplomatiquement compliqué. Et voilà comme une princesse déchue, qui doit coudre ses propres vêtements et n’a aucune fortune, se retrouve en lice pour épouser le roi le plus puissant d’Europe. Louis a quinze ans, Marie en a vingt-trois.


Reine de France

Marie est partout acclamée au cri de « vive la reine ». Le mariage est célébré par procuration à Strasbourg le 15 août 1725, date arrêtée à la demande de Marie qui veut confier son union à la Vierge ; quelques jours plus tard les époux se rencontrent et se plaisent immédiatement. Les premiers temps de ce mariage royal sont fort heureux. Mais très vite, Marie se rend compte que toutes les personnes qui se sont empressées à faire son bonheur et à être ses amis ont fait en elle un investissement. Elle ne peut avoir confiance en personne et se sent perdue à la Cour de Versailles où tout le monde ment et cherche son intérêt dans les rivalités politiques. A Noël, Madame de Prie réclame une faveur à Marie, celle d’obtenir une entrevue avec le roi pour le duc de Bourbon sans la présence du premier ministre. Inconsciente des risques de cette demande plus politique qu’il n’y parait, Marie accepte pour celle à qui elle doit tout. Louis XV, fier, n’apprécie pas ce qu’il croit être une manœuvre de son épouse dans la rivalité qui oppose le duc au premier ministre Fleury. Cette première erreur coûtera cher dans la confiance du roi envers la reine. Toute la Cour a les yeux rivés sur Marie dont on n’attend qu’une chose : une annonce de grossesse.


Les joies et les drames d’une mère

En 1727 enfin, la reine accouche de deux petites filles, premières des dix enfants que Marie donne à la couronne. Marie subit l’humiliation des ragots car elle ne donne « que des filles » au roi, et face à un époux contradictoire souvent mais qu’elle aime plus chaque jour et pour qui elle ne cesse de prier, elle garde la tête haute.

Si à Versailles on murmure et on glose, Marie est très populaire à Paris, par sa simplicité, ses vertus, sa charité, son sourire. En 1733, Marie perd sa troisième fille, puis son deuxième fils tombe malade, très affaibli par les médecines recommandées à l’époque. Marie implore la Vierge, mais ne peut empêcher la mort du petit Duc d’Anjou, empoisonné par des jansénistes peu scrupuleux. Plutôt que de sévir publiquement, Marie préfère s’en remettre à Dieu « qui jugerait à Son heure, et soumettre humblement à son Feu l’acier de son âme » (Geneviève Chauvel). Isolée dans une cour moqueuse ou hostile, détestée par le puissant Fleury qui se méfie d’elle et de l’amour du roi, oppressée par une étiquette rigide, continuellement enceinte, Marie n’est heureuse que dans les rares moments où Louis est auprès d’elle et tente de tenir son devoir avec toute sa force.


Le rêve polonais

En 1733, c’est aussi la mort du terrible Auguste de Saxe. Avec le soutien de la France, Stanislas est de nouveau élu par la diète polonaise roi à Varsovie. Mais l’Histoire se répète, et le fils du Saxon, Auguste III, avec le soutien de la Russie et de l’Autriche, envahit la Pologne pour s’approprier le trône par la force. La France n’intervient que mollement, et bientôt c’est la débandade en Pologne. Stanislas est prisonnier en Prusse. Les négociations de Fleury permettent de retourner la situation à l’avantage de la France, car en compensation de l’usurpation de son trône Stanislas reçoit le duché de Lorraine, qui doit revenir à la France après sa mort, Marie étant sa seule héritière. Marie est humiliée pour son père dont la défaite est instrumentalisée au profit de la France. Mais elle est aussi reine de France, et choisit d’accepter ce retournement diplomatique mais injuste à ses yeux.


« Toujours grosse, toujours accoucher… »

En 1737, après douze ans de mariage, Marie met au monde son dixième enfant. C’est encore une fille, la huitième, et face aux absences de plus en plus répétées de son époux, elle ne trouve de réconfort que dans la compagnie de toutes ces espiègles petites princesses, et de leur unique frère le Dauphin. Marie offre toutes ses épreuves, ses souffrances, et s’abandonne à la Providence. On chuchote partout les faveurs que le roi accorde à l’une ou à l’autre, mais Marie ne veut rien entendre. « La reine de France doit se maintenir au-dessus des ragots » (Geneviève Chauvel).

En 1738, Marie est enceinte pour la onzième fois, elle n’a plus de doute sur les infidélités de son époux, mais choisit de lui pardonner toujours, persuadée que l’amour ancré en Dieu est celui qui doit triompher de toutes les tentations. L’une de ses dames de compagnie lui révèle bientôt la relation du roi, depuis cinq ans, avec Mme de Mailly. Marie est offusquée, révoltée, mais ne peut que se taire. On lui demande alors un nouveau sacrifice. Pour réduire le train de la maison royale, plus de la moitié des princesses sont envoyées à l’abbaye de Fontevraud pour leur éducation. Ce fut une déchirure dans le cœur de Marie. « On lui faisait la grâce de l’en aviser, et elle n’avait aucun droit de se révolter » (Geneviève Chauvel). Plus isolée que jamais dans une Cour hostile qui fait courir les pires bruits sur elle pour justifier l’adultère royal, Marie perd le bébé. Désormais tout le monde connait la maîtresse royale. Mais avec l’aide de Dieu, Marie ne s’avoue vaincue. Elle tente par tous les moyens d’atteindre Mme de Mailly, ce qui mécontente le roi, qui fait payer à son épouse cette impudence à ne pas se laisser tromper sans rien dire, et lui bat froid devant tous les courtisans.


L’abandon à la Providence

Marie a trente-cinq ans, et pour tous, elle est trop vieille, elle a fait son temps auprès du roi. Marie appelle Dieu à son aide, Le suppliant de la corriger de cette haine tenace en son cœur contre sa rivale, et dont la Cour se réjouit en comptant les points. Marie doit bientôt préparer sa fille aînée à quitter la France pour épouser l’infant d’Espagne, et console tous les siens qui vivent cette séparation d’avec leur sœur aînée comme une déchirure. « Allons Mesdames, dit-elle à ses filles avec douceur, je ne vous ai pas mises au monde pour vous laisser vivre ensemble jusqu’à votre mort. Les Filles de France ont des devoirs. Chacune de vous aura sa route, celle que Dieu a choisie en fonction des épreuves qu’Il vous prépare et de ce que vous devrez donner de vous-même. » (Geneviève Chauvel)

Le peuple de France est misérable, les impôts sont lourds, et seuls s’enrichissent les spéculateurs et la classe bourgeoise ; Marie fait ce qu’elle peut pour soulager les populations des plus pauvres, fonde plusieurs établissements de charité et offre jusqu’à sa cassette.


Le terrible épisode de Metz

En 1740 c’est la guerre de Succession d’Autriche. Le roi ne vient presque plus voir la reine. Seule la prière soulage le cœur meurtri de Marie qui aime toujours celui qui est son époux devant Dieu. Le 9 août 1744, Marie est informée que le roi est gravement malade sur le front de l’Est. Les représentants de l’Eglise exigent alors du roi une confession publique et un repentir officiel de sa conduite devant une assemblée de prélats, de princes, de courtisans et de sujets. Marie passe ses nuits en prières et pressent les effets néfastes de cette imprudente déclaration publique qui entache gravement la réputation et la popularité du roi. Enfin elle obtient le droit de se précipiter au chevet du mourant, et lui renouvelle son pardon et son amour.

Or le roi guérit. Mais Louis XV est humilié de la confession publique qu’on lui a imposé à l’article de la mort. Il la ressent comme un abus de pouvoir de l’Eglise sur sa personne, et renvoie l’aumônier royal. « Un vent de rancune et de vengeance souffle sur Metz » (Geneviève Chauvel). Louis est jaloux de son indépendance, et en veut à la reine des épisodes récents. Cette humiliation consume leur séparation. Sa santé revenue, le roi entend rappeler qui est le maître, et Marie doit retourner à Versailles, tandis que la maîtresse royale est rappelée de son exil. Puis en 1745, aux festivités données pour le mariage du Dauphin, un nouveau nom est sur toutes les lèvres : celui de Mme d’Etioles.


La Pompadour

La Cour se gausse de cette nouvelle favorite, bourgeoise de petite naissance, et nul ne croit à une faveur durable, malgré le cadeau du roi à sa jeune maîtresse : le marquisat de Pompadour. La reine choisit de ne pas s’en inquiéter, persuadée qu’une bourgeoise ne peut être une rivale sérieuse dans le cœur du roi. Le 11 mai 1745 c’est la victoire de Fontenoy, et la reine se réjouit du succès de son époux, alors au sommet de sa popularité. Mme de Pompadour est présentée à la Cour, et se montre humble devant la reine, qui après tant d’humiliations, en est soulagée. Louis XV ne peut plus se passer de la marquise de Pompadour, qui brille où qu’elle aille par sa beauté, son esprit et son goût.


La Saxe à Versailles

En 1747, la Dauphine meurt, et pour remarier le Dauphin, sur conseil de la marquise de Pompadour, on choisit une princesse de Saxe, fille de celui qui avait détrôné le père de Marie. Ulcérée, elle ne peut qu’accepter cette nouvelle couleuvre, à l’exemple de son père qui prend la nouvelle avec douceur pour le bien de tous. « Ce jour-là, comme tant d’autres au cours de mon existence, j’avais piétiné mon amour propre. Il se révoltait soudain, et j’avais du mal à le retenir au fond de ma gorge. Accepter le sang de l’ennemi au sein de ma propre famille me paraissait au-delà de mes forces. Avec l’aide de Dieu pourtant je trouvai assez de tempérance pour accueillir d’un air affable la princesse de Saxe qui allait devenir ma bru. » (Geneviève Chauvel)

Mais Marie Josèphe est si douce, si humble et si attentionnée pour sa nouvelle famille et son époux encore secoué des sanglots de son veuvage qu’elle ne peut que conquérir le cœur de Marie qui la considère comme une nouvelle fille. La vie lui apparait enfin sereine. Le roi a de l’amitié pour elle et la reine choisit de fermer les yeux sur la favorite qui est tout en respect public pour elle, de tenir son rang avec dignité et d’avoir confiance en ce que Dieu lui réserve.


La femme forte de l’Evangile

Marie a cinquante ans. Elle a bientôt le chagrin de voir sa fille Henriette tomber gravement malade. A vingt-quatre ans, la princesse affronte la mort avec piété et confiance et rend sereinement son âme à Dieu. Sa petite sœur Adélaïde révèle alors qu’Henriette était malade depuis longtemps, mais cachait son mal et offrait ses souffrances pour le salut de son père. Les enfants royaux ne supportent plus les adultères paternels. Marie, encore, les exhorte à la charité et à toujours aimer leur père, malgré tout.

En 1752, la reine se consume en charité et en fondations de maisons d’accueil dans les quartiers pauvres de la capitale et d’ailleurs, elle ne sait plus que faire pour soulager les populations misérables. A la Cour et à Paris on critique ouvertement le roi, et Marie s’inquiète des conséquences que pourrait avoir cette disparition progressive du respect dû à la personne royale. Mme de Pompadour ne cache pas son admiration pour la reine : « la reine est sans contredit la femme forte de l’Evangile. Je vois par son exemple que la vraie dévotion est bonne à quelque chose ». (Geneviève Chauvel)


Jusqu’à la lie

En 1756, Louis XV nomme Mme de Pompadour dame du palais auprès de la reine. Marie lui fait répondre : « Sire, j’ai un roi au ciel qui me donne la force de souffrir mes maux, et un roi sur la terre à qui j’obéirai toujours ». (Geneviève Chauvel)

En janvier 1757, Louis XV manque d’être assassiné par Damiens, et une nouvelle fois, croyant mourir, dans son lit il demande pardon à son épouse de tout ce qu’il lui a fait subir. Il se rapproche de Marie, ne parle plus de la Pompadour et ne semble plus rechercher que la compagnie de sa famille. Marie rend grâce à Dieu de toutes ces joies. Mais avec la santé, Mme de Pompadour revient à la cour, et tout redevient comme avant.

Et de nouveau c’est la guerre. La reine est plus consciente que quiconque des misères du peuple, et renvoie les marchands de tissus rappelant « qu’elle n’a pas besoin de robes quand les pauvres n’ont pas de chemises » ! (Geneviève Chauvel) En 1759, Marie voit mourir dans ses bras son aînée, l’Infante, alors en visite en France, et qui y avait contracté la petite vérole. Elle fut suivie en 1761 par le fils du Dauphin, qui n’avait pas dix ans. Et c’est dans la souffrance que Louis se tourne vers son épouse et trouve auprès d’elle le réconfort et la tendresse qui ne lui ont jamais manqué. Pour ajouter à son malheur, Marie apprend bientôt la suppression de la Compagnie de Jésus en France ; les aumôniers et les confesseurs sont chassés du royaume, pour le triomphe des Jansénistes. Effondrée, Marie confie pourtant à son fils : « je crois en la Miséricorde [de Dieu]. L’ennemi ne peut triompher toujours » (Geneviève Chauvel).


Les dernières années

Le 20 décembre 1767, le Dauphin meurt à son tour de la petite vérole, suivi par Stanislas, le père chéri de la reine, puis de la Dauphine Marie Josèphe. Marie se consume toujours plus dans la prière et l’abandon à la Providence, comme elle l’a toujours fait pour soulager un cœur qui n’en finit plus de saigner. Elle se consacre alors aux enfants du Dauphin, petits orphelins qui égayent les vieux jours de la reine. Après la mort de la marquise de Pompadour, enfin, Louis revient à son épouse. « Après tant de chagrins, Dieu exauçait ses prières et lui offrait cette consolation. Elle avait survécu aux maîtresses et retrouvait l’homme qu’elle aimait, à la folie » (Geneviève Chauvel).

De plus en plus faible, la reine rend sa belle âme à Dieu le 24 juin 1768, et la France entière pleure la « bonne reine ». Pour sa piété et ses vertus, le Pape Benoit XIV lui décerna la rose d’or dont il honorait les reines méritantes.


Marie Leczinska... Pour beaucoup elle n’est que la femme de Louis XV, une princesse si modeste qu’on se demande comment elle a pu devenir reine, et une femme si trompée que beaucoup la considèrent comme une bigote qui a fait fuir son mari, un nom dans un tableau qui ne vaut pas la peine d’être interrogée puisqu’elle a rempli la seule chose qu’on lui demandait : donner un Dauphin à la France. Mais à la chercher, à la lire, on trouve une femme amoureuse, fervente, attachante, qui n’a jamais cessé d’accueillir les épreuves que la vie lui réservait, avec ses faiblesses, son caractère et son cœur. Sa piété et son sens du devoir ont caché les hurlements de son amour propre trainé dans la boue, et des soubresauts de son enfance à sa mort à Versailles elle n’a cessé de se tourner vers Celui qui ne l’a jamais déçue, et qui restait son seul réconfort, le Christ.


« Mon plus grand désir pendant ma vie ayant été de faire du bien à ma Patrie et de donner des marques de ma tendresse aux enfants qu’il a plus à la Providence de me donner, […] je désire vivre et mourir dans la sainte église catholique, apostolique, romaine, et l’entière soumission aux décisions du Saint Siège sans aucune restriction ; j’espère cette grâce de la miséricorde de Dieu par l’intercession de la très Sainte Vierge, ma sainte patronne. Voilà mes sentiments que j’espère, par la grâce de Dieu, conserver jusqu’au dernier soupir de ma vie. »

Source : Geneviève CHAUVEL, Le Don d’Aimer, Marie Leczinska reine de France, Pygmalion, Paris, 1996.

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