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Coaching, thérapies, livres: les limites du travail sur soi

Aujourd'hui voient le jour de plus en plus de techniques pour être bien dans sa peau, dans son corps et dans sa vie. Chrétiens ou non, nombreux sommes-nous qui les expérimentons et y trouvons un bienfait immédiat. Coup de projecteur sur ces "recettes infaillibles" qui nous promettent le bonheur.


1. Mise en garde.


Attention. Je vous invite à prendre avec précaution ce que vous allez lire. Ceci est une piste de réflexion. Fiez-vous à votre jugement personnel, à la lumière de l'Esprit Saint. Il est opportun de rappeler que la personne humaine se compose d'un corps, d'un esprit (ou psychisme) et d'une âme. Le médecin prend soin du corps, le prêtre, de l'âme, et le psychologue, de l'esprit.

Un travail sur soi peut s'avérer bénéfique, voire nécessaire; il peut même être la condition pour qu'un mariage soit réussi, ou pour se relever d'un traumatisme. Un fin psychologue saura guider son patient et aura la sagesse de le renvoyer vers un prêtre par exemple, lorsqu'il sentira que son travail s'achève et que la suite de l'histoire ne lui appartient pas. De plus, certains outils, dans le domaine psychologique ou dans celui du développement personnel, peuvent être bons à connaître (communication, connaissance de soi, gestion des émotions, des conflits...).


2. De quoi parle-t-on ici alors ?


De tout ce qui nous promet le bonheur, la paix, ou le bien-être de manière totale, immédiate et irrévocable, en nous invitant à l'introspection et à l'introspection seulement. Je laisse à mon lecteur le soin de regarder, dans ce qui l'entoure, tout ce qui se rapporte à cette promotion du bonheur "ici et maintenant". On peut cependant citer: la méditation pleine conscience, ou encore le yoga, dont les origines sont bien plus profondes que de simples étirements sportifs... Ces techniques sont-elles anodines ?


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"Apprendre à se concentrer, à apaiser ses émotions, à reprendre contact avec le réel, avec ses sensations, tout cela est bon. On le retrouve par exemple, dans la méthode Vittoz. Là où je m'attriste, c'est lorsque ces exercices de "méditation" viennent remplacer la prière. Vous passez subtilement du dialogue au monologue !"

(Frère Baptiste, religieux Carme au Couvent de Fribourg, pour "L'Invisible".)


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3. Pas de neutralité en ce monde.


Nous pouvons avancer le postulat suivant: rien n'est neutre en ce monde. Un grand saint affirmait que si l'on pouvait apercevoir tous les esprits mauvais qui peuplent le monde, on ne verrait plus le ciel tant il serait encombré de ces esprits. Ceci est révélateur. Non, ne voyons pas le diable partout. Mais si l'on approfondit nos recherches, si l'on resserre nos critères, on découvre concernant certaines pratiques des origines bien sombres. D'où la nécessité d'un vrai discernement avant de s'engager dans un super programme pour "retrouver la confiance en soi", ou pour "sauver son couple", ou encore d'acheter ce livre au titre si troublant: "ne plus être manipulé par son entourage".

Une autre raison au fait que cela n'est pas anodin, c'est que toutes ces techniques, lorsqu'elles sont pratiquées scrupuleusement, nous poussent à l'intérieur de nous-même dans un mouvement d'immanence. Le mot immanence* (< in, dans; manere, qui réside) signifie qui est existant à l'intérieur même des êtres et non opérant du dehors par action transitive ou transitoire. Or, c'est oublier que nous avons une âme faite pour aimer Dieu. Dieu qui est à la source de notre être. Ce mouvement-là est celui de la transcendance.

L'introspection n'est pas mauvaise en soi. Regarder à l'intérieur de soi peut même être un exercice quotidien. C'est le cas de l'examen de conscience, par exemple. Mais la finalité est tournée vers Dieu et vers sa Miséricorde (en l'occurrence, l'examen de conscience est une démarche de Pardon).


*Saint Augustin parlera plus tard d'immanence divine, développant l'idée que Dieu se trouve à l'intérieur de nous (d'où les bénéfices d'aller le chercher en soi, bonne nouvelle !).


4. A la recherche du bonheur.


Pourquoi donc nous tournons-nous vers ces pratiques, ancestrales pour certaines, innovantes et à la mode pour d'autres ? Parce que l'on recherche la paix, et le bonheur. Or, la magnifique contradiction pour nous, catholiques, se trouve là. "Je ne vous promets pas d'être heureuse dans ce monde, mais dans l'autre." dit un jour Notre-Dame de Massabielle à Bernadette. Attention à la signification de cette phrase. Ce que veut probablement dire la Vierge, c'est que nous sommes destinés à un bonheur beaucoup plus grand que celui "du monde". Alors nous sommes condamnés à souffrir sur cette terre ? Non. Mais un seul être, venu nous sauver par sa mort et sa Résurrection, est capable de nous rendre heureux en nous menant à son Père: le Christ. En nous subsistera toujours un manque, un vide. Mais aussi un appel. Le chrétien trouvera plus de joie dans la relation que dans l'introspection: magnifique, n'est-ce pas ?


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"Le chemin de la béatitude chrétienne consiste à s'ouvrir au monde et aux autres, jusqu'à en souffrir, jusqu'à en mourir. C'est le chemin de la croix de Jésus. Si je cherche à me sentir bien, de mieux en mieux, à éviter toute souffrance, toute contrariété, je vais me refermer sur un univers de plus en plus étroit et narcissique. Je deviendrai insupportable sans même m'en apercevoir: je n'entendrai plus les autres autour de moi. Non, la vie chrétienne, c'est d'entrer en relation, avec Dieu, et avec les autres, de leur faire de la place dans notre vie et dans notre coeur."

Frère Baptiste, religieux Carme au couvent de Fribourg, pour le journal "L'Invisible".



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