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  • Photo du rédacteurJulie D

Sexualité et virginité

Lundi de Pâques, nous sommes encore à la fête. Nous sommes dans la joie, et à la racine de cette joie, il y a notre être qui tressaille de reconnaissance d'être renouvelé et restauré en profondeur, dans l'ordre de la charité. En d'autres termes, la Résurrection du Christ ne nous laisse pas indemnes.

Dans ses catéchèses du Mercredi sur la théologie du corps, Jean Paul II n'a cessé de dire que cette réinsertion dans l'ordre de la grâce touche la personne dans sa totalité. Cela constitue un appel puissant à aller au bout de ce que nous sommes. L'idée de cet article, est d'aborder un donné incontournable et fondateur de la personne : sa sexualité.

En discutant avec des amies catholiques confiantes dans l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité, la question de la virginité, qu'elle soit formulée ou non, est tapie en creux. Qu'en dire ? Pourquoi y tenir ? Pourquoi semble-t-elle importante pour l'Eglise ? Que nous apprend-elle ?


La virginité consacrée des religieuses semble presque plus « recevable », dans la mesure où elle est témoignage incarné d'une union à Jésus singulière, pour le Royaume et le salut de tous. Soit.

Mais quid de la virginité qui n'est pas consacrée ? Est-elle à appréhender par la négation : une absence de sexualité ? Mmm, pas sûr. Nous savons que derrière beaucoup de refus et de non, il y a intimement une adhésion et un oui. (liberté chérie). Un chemin d'humanisation.

Changeons notre approche. Laissons le négatif (« n'est pas, pas encore, n'a pas, en attendant ») et regardons à travers le prisme du positif, de la dynamique, de la marche et de la fécondité.

La virginité, gardienne de la sexualité.


Je pense que la virginité est gardienne de la sexualité, et contient par là même une portée prophétique pour notre temps.

Rester vierge, en dehors du mariage, c'est reconnaître l'acte sexuel dans sa radicale et totale finalité: le fait pour les époux de se livrer dans leur chair l'un à l'autre, actualisant par là même un dialogue d'amour mutuel au sommet, béni, voulu et célébré par Dieu, dont les fruits sont la joie, la fécondité et le plaisir.

La virginité c'est accueillir dans sa chair, son cœur et son esprit cette réalité.

En d'autres termes, la virginité assume la sexualité totalement, englobant tout l'être, sans souffrir un morcèlement de la personne : le corps (avec ses désirs, ses émotions, sa génitalité, son psychisme ...), l'esprit (l'intelligence, l'imagination, la raison, la volonté) mais aussi l'âme spirituelle (la grâce baptismale).

Il y a chemin d'unification de la personne et génuflexion devant sa profondeur qui nous échappe et nous interpelle. Il y a communion en germe au mystère de la nuptialité. Il y a émerveillement et silence. Il y a lucidité et réalisme. Il y a contemplation.


Concrètement, la virginité éduque par l'interrogation qu'elle suscite au plus intime de nos tripes. Que signifie au fond ma sexualité? Pourquoi consentir à la virginité ?

Ce que garantit l'anthropologie chrétienne, c'est-à-dire le discours sur la personne, éclairée par l'expérience humaine et la Révélation du visage de Dieu en Jésus c'est : nous sommes des êtres de relations, et notre corps sexué, notre sexualité, est un appel à la relation. Quelle expérience fantastique que de nous réjouir et de rendre grâce pour notre âme, signifiée par notre corps, qui pousse à la rencontre, au contact, à la charité ! Chose la plus naturelle et la plus surnaturelle en même temps. Expérience spirituelle jaillissant du plus loin du cœur. Chemin escarpé qui dépouille et ouvre à l'autre.


En ce Lundi du Pâque, peut-être pouvons-nous remercier le Seigneur qui restaure notre humanité et nos corps par sa grâce sanctifiante et inépuisable. Il laisse entrevoir la grandeur de l'aventure humaine : être des hommes et des femmes debout, déployés, ressourcés. « La gloire de Dieu c'est l'homme debout » affirmait Saint Irénée de Lyon. Cette gloire passe certainement par une réconciliation avec notre sexualité. La virginité nous convoque. Ecoutons-la. Osons aller jusqu'au bout de ce qu'elle entrouvre.


In Christo,


Julie

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