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Connaissez vous les femmes fortes des Saintes Ecritures? (partie 2)

Dans les Saintes Ecritures, tout le monde connait Eve, Marie, Madeleine… Mais la Bible regorge de modèles de femmes fortes, qui au cœur même d’une société éminemment patriarcale, ont su trouver leur place et changer le cours de l’Histoire du Monde en préparant la venue du Sauveur.



@palomadessine


1) A l’époque ou gouvernaient les Juges, une veuve nommée Noémie se retrouva seule avec ses deux fils en mon pays, celui de Moab. Le plus jeune m’épousa alors, je m’installais en la maison de Noémie. Mais après plusieurs années, mon époux et mon beau frère moururent. Noémie nous demanda de rentrer dans la maison de nos pères, et de recommencer notre vie. Mais je restais auprès de Noémie. « Où tu iras, j’irai, ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. » Nous partîmes vers le pays de Juda jusqu’à Bethléem. Là, je voulais travailler aux champs, lorsque Booz (« en lui la force »), lointain parent de Noémie, me proposa la protection de ses serviteurs, car il voulait me remercier pour la fidélité que j’avais auprès de ma belle-mère. Je ne crains pas de trouver ma place en cette terre où j’étais l’étrangère. Bientôt Booz devint mon mari, et de notre descendance devait naitre la lumière du monde.


2) Je régnais en mon pays, légendaire reine, belle et puissante. Bientôt la réputation de sagesse du grand roi voisin vint à mes oreilles, et je décidais de le visiter pour échanger avec lui. J’organisais une vaste caravane afin d’arriver d’être respectée dès mon arrivée en son palais. Notre rencontre devait être légendaire, nous parlâmes longtemps, nous soumettant des énigmes, parlant de nos cultures. Ces échanges me ravirent : « Béni soit le Seigneur ton Dieu, qui t’a montré sa bienveillance en te plaçant sur le trône d’Israël. Parce que le Seigneur aime Israël pour toujours, il t’a établi roi pour exercer le droit et la justice. » Après avoir échangé de précieux cadeaux, je rentrai en mon pays, heureuse de cette rencontre dont la légende traverserait les siècles.


3) Au sein de ma tribu, tous me connaissaient. Assoiffée d’amour, je ne craignais pas ce qu’on disait sur moi, et recherchait l’affection des hommes, car seul dans leurs bras je me sentais aimée. Un jour, j’allais pour puiser de l’eau, et vit un homme se reposer près du puit. Il était magnifique. Il me demanda de l’eau, ce qui me surprit, car il était juif, or les juifs ne parlaient pas à ceux de mon peuple. Cet homme lut en moi, lut les blessures d’amour que j’avais au cœur, et me dit des mots qui m’apaisèrent d’une façon dont jamais je n’avais été apaisée. Nous fûmes interrompus par ses amis, et je rentrais dans mon village, pour parler de cet homme à tous les miens. On me prenait pour une folle, mais j’avais compris. Auprès de lui, je me sentais bien, j’aurais pu l’écouter me parler pendant des heures :

- Avant de me parler, le Maitre

Ne goutera-t-il pas à l’eau dont Il voulut ?

- Je n’ai jamais eu soif, sinon de ton salut.

- C’est vrai, naïvement j’offrais à boire au Fleuve !

- Chaque fois que je bois une âme, je m’abreuve.

- Je me couche à Tes pieds. J’écoute.

- L’air est bleu.

Tout se tait… Je dirai le royaume de Dieu,

Et comment on le perd, comment on s’en rend digne,

L’ivraie et le froment, le sarment et la vigne

@palomadessine


4) Je vivais dans le pays des fils de l’Orient, lorsqu’un étranger arriva, envoyé selon ses dires par son Dieu. Il échangeait avec les bergers de ma tribu, lorsque j’arrivai. Nos regards se croisèrent, et ne purent se séparer. Mais lorsqu’il rencontra ma famille, nous sûmes qu’il était un cousin, issu de notre sang. Mon ami souhaitait m’épouser, mais j’étais la cadette, aussi il offrit à mon père de servir sept ans dans sa tribu pour gagner le droit de m’épouser au lieu de mon ainée. Mais mon père le trompa, et l’obligea à nous épouser toutes les deux. Très vite ma sœur conçut plusieurs fils de mon aimé. Je projetai toutes mes espérances en Dieu, afin qu’Il me bénisse comme Il avait béni ma sœur ainée. Mon époux eut aussi des fils de nos servantes Bilha et Zilpa. Enfin, Dieu posa son regard sur moi, et je donnais un fils à mon mari, et celui-ci devint son préféré, ainsi qu’un petit frère. Je restais l’épouse préférée. Bientôt, mon aimé choisit de retourner sur sa terre natale avec ses quatre épouses, ses douze fils et tous ses enfants. Nous emmenâmes avec nous tous les troupeaux et les biens qu’il avait gagné en travaillant de longues années chez mon père. Or de ces douze fils, devaient naitre les douze tribus qu’on appellerait celles de David. Mon nom devait même être cité pour la bénédiction des épouses plusieurs millénaires après ma mort.


5) Bien longtemps après l’installation des peuples juifs en notre terre, mon père craint la multitude qu’ils étaient, et décida de les accabler de travaux pénibles, et bientôt, la peur qu’il avait de cette menace lui fit prendre une grave décision. Tous les fils qui naitraient chez les hébreux devaient être jetés dans notre fleuve sacré. Alors que je m’y baignais, je découvris entre les roseaux une corbeille, qui contenait un bébé. Mon cœur se déchira à la vue de cet enfant effrayé, et je décidais de l’adopter comme s’il était mien. C’est alors qu’apparut une petite fille, qui me proposait une nourrice pour l’enfant. Sans le savoir, je rendis ainsi ce bébé à sa mère. Mon fils devenait prince, élevé avec ses frères et cousins, mais ce que j’ignorais, c’est qu’il allait changer l’histoire de mon pays à jamais.


6) J’avais deux fils, que j’aimais tendrement, et pour lesquels j’aurais tout fait. Or, un jour, mes fils qui étaient pêcheurs, devinrent amis avec un nouveau prophète, incroyablement charismatique, et même laissèrent notre maison pour Le suivre. Certains pensaient même qu’Il était le Messie que nous attendions tous. Aussi, n’écoutant que mon courage, je vins un jour aux pieds de cet homme saint pour le suppliez d’emmener mes fils en Paradis et de leur réserver les meilleures places. Sa réponse nous surprit tous. Bien plus tard, cet homme incroyable que nous aimions tous fut trainé en justice et crucifié sous nos yeux. J’étais là, je restais pour soutenir mes amies qui lui étaient si proche, dont sa mère. Je vins même le troisième jour pour effectuer les soins rituels sur la dépouille de ce saint homme. Je ne devais jamais oublier ce jour qui avait déjà changé la face du monde.



@palomadessine


7) Sous le règne d’un roi barbare qui avait soumis mon peuple, ma ville fut assiégée par son général. Nous perdions courage. Mais je parlais aux hommes, car je savais que notre Dieu était avec nous. Une nuit, je mis mes plus beaux atours, et me glissait hors de la ville pour me rendre auprès du général. Ses soldats, me voyant ainsi parée, me laissaient passer. Je rencontrais ce général qui, séduit par ma beauté, ne se méfiait pas d’une simple femme. Mais moi, je me sentais investie d’une force qui m’était inconnue. J’exécutais ce général païen, et permit ainsi la libération de ma ville. Cet acte incroyable me rendit légendaire pour des siècles, d’autant que par la suite, je vécus jusqu’à 5500 ans.



réponses :

1) Ruth (livre de Ruth) 2) La reine de Saba (1R, 10, 1) 3) Photine, la Samaritaine, (Jn 4, 1-42), les citations sont tirées de la pièce La Samaritaine, d’Edmond Rostand 4) Rachel (Gn, 29-30) 5) La fille de Pharaon (Ex, 2, 5) 6) la mère des fils de Zébédée 7) Livre de Judith.

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