Bon. En cette fin d'année 2020, le moins que l'on puisse dire c'est que tout nous porte à l'angoisse, aux préoccupations matérielles, à l'oubli de l'Amour infini de notre Père. Pourtant, "regardez les oiseaux du Ciel"... A chaque instant, Dieu est là, Il veille sur nous, Il nous couve, Il nous comble. Alors si parfois je me sens un peu perdue, j'aime à regarder ces amies du Ciel qui nous ont précédés, qui ont affronté bien des difficultés, mais ont fait de leur mieux pour être femme, chrétienne, fille de Dieu et temple du Saint Esprit durant toute leur vie. J'aime à leur parler, leur demander leurs conseils, à ces femmes qui n'étaient pas parfaites, mais n'ont jamais perdu de vue notre essenCiel, le Christ. Et comme on apprend toujours mieux en s'amusant, à vous de deviner de qui je parle!
* Princesse de Parme, descendante des plus grandes maisons d’Europe, j’épouse en 1911 le petit neveu de l’empereur d’Autriche. Mais les circonstances nous font monter sur le trône si vite... En 1916, en pleine guerre mondiale, je deviens impératrice d’Autriche, reine de Hongrie et reine de Bohême aux côtés de mon époux. Je me dépense pour les blessés, le soutien des troupes, aux côtés de mon mari qui fait tout pour arrêter cette tuerie et sauver son pays. Après la Première Guerre mondiale, en 1918, trahis par le gouvernement, nous sommes contraints de quitter l’Autriche Hongrie qui n’existe plus. Arrivés à Madère, je deviens veuve, à 29 ans, avec huit enfants à charge. Fervente catholique, je reste fidèle à la mémoire de son mari et élève mes enfants dans la tradition des Habsbourg. Après une vie de voyages, je reviens finalement dans mon pays pour mes dernières années, et y décède en 1989, dernière souveraine à recevoir des funérailles impériales à Vienne.
* Née dans un petit village de l’Orne, je m’installe à Alençon avec mes parents en 1844. Intelligente et travailleuse, je reçois une éducation austère; mon enfance n’est pas très heureuse, mais ancre ma vie dans la foi. Je pense même à tort être appelée à la vocation religieuse. Bientôt je deviens une dentellière réputée d’Alençon. A 27 ans, j’épouse un charmant jeune homme, horloger qui partage ma foi et mes valeurs. Mon mariage, très heureux, donne naissance à sept filles et deux garçons, mais quatre de mes enfants ne vivront que quelques années. Je pense à eux tous les jours. Très attachée à mon mari et mes enfants, je m’épuise à être toute à tous, tout en continuant à travailler à ma boutique. En 1876, je me décide enfin à consulter un médecin pour mes douleurs qui me tourmentent depuis longtemps. Le cancer du sein est trop avancé, je m’abandonne à Dieu, à qui je réclame malgré tout un miracle pour mes chers enfants, dont la plus jeune, Thérèse, n’a pas cinq ans. Le 28 aout 1877 je rejoins mes petits anges au Paradis et fait pleuvoir une pluie de grâces sur mon foyer terrestre, qui verra naitre de grandes saintes. Avec mon époux, nous sommes le premier couple canonisé ensemble.
* Dixième d’une très pieuse famille de treize enfants, j’aime la musique, la peinture, l’escalade, mais surtout recevoir mon Jésus chaque matin à partir de ma première communion. Après mes études de médecine, j’ouvre dans ma ville de Milan un cabinet de pédiatrie. En 1955, j’épouse Pietro avec qui nous avons trois enfants en bonne santé. Mais ma quatrième grossesse se passe tellement mal que bientôt on me prévient qu’il faudra choisir entre la vie de mon bébé et la mienne. Le choix ne se pose pas. Une semaine après la naissance de ma petite Gianna Emanuela, je rends mon âme à Dieu, devenant une des saintes patronnes du combat contre l’avortement.
* Fille de ministre, je grandis entre Paris et la Bretagne. Après mes études à Vannes, je deviens professeur d’anglais. Cheftaine de louveteaux, membre de l’Action catholique et de la jeunesse étudiante chrétienne féminine, je ne peux que m’engager pour mon pays lorsqu’éclate la Seconde Guerre Mondiale. Avec mes parents, je rentre dans la Résistance, dans la filière d’accueil et d’évasion d’aviateurs anglais. En 1942, sous le nom de Claude, je deviens agent de liaison. Mais, le 13 mars 1944, à mon retour de la messe matinale, je suis arrêtée chez mes parents, devant tous les miens, sur dénonciation. Torturée par la Gestapo de Rennes, je me raccroche à ma foi pour tenir face à mes bourreaux. Après le débarquement, je suis déportée au sein d’un convoi de deux mille personnes, en train, vers l’Allemagne. Et c'est dans ce train, immobilisé suite à de nombreux bombardements, que je succombe à mes blessures à Paray Le Monial. Je n'avais pas vingt-deux ans.
* Deuxième de neuf enfants d'une famille espagnole très religieuse, je grandis comme une jeune fille de mon temps, partagée entre mes amis et mon bénévolat dans les quartiers pauvres. J’aime le sport, la danse et de nombreux amis. En 1957, je rejoins l'Opus Dei, et m’efforce désormais de réaliser chaque chose à fond, même celles les plus désagréables. A mes 17 ans, on me diagnostique un cancer du fémur, qui me force à garder le lit. J’essaye d’offrir joyeusement toutes mes souffrances à Dieu, entourée de mes amis qui ne me quittent pas. Je rends mon âme à Dieu, en odeur de sainteté, à 18 ans.
* Née à Florence en 1884, je connais une enfance faite de déménagements et d’aventures. Particulièrement douée pour les lettres, je rencontre pendant mes études Luigi, que j’épouse en 1905. Je me consacre alors à l'éducation de mes enfants, aux soins de mes parents âgés, tout en ayant une vie spirituelle intense. Après avoir perdu mon époux en 1951, je consacre mes dernières années à l’écriture et à ma famille. Avec Luigi, nous sommes le premier couple béatifié ensemble en 2001 par Jean Paul II, pour avoir « eu une vie ordinaire vécue de façon extraordinaire ».
* Issue d'une famille modeste de paysan, élevée dans les préceptes de la foi catholique, je me marie à 22 ans à un voisin, Guiseppe. Notre ménage n'est pas riche mais heureux. Douze enfants naissent de notre union. Je les élève dans les valeurs chrétiennes, et quatre d'entre eux entreront dans la vie religieuse. Membre actif de ma paroisse, je fais le catéchisme aux enfants, participe à l'organisation de messes et festivités, à des groupes de prières, et visite les malades. Lorsque mon mari tombe malade, je l'assiste jusqu'à sa mort ; je le rejoins en 1978, entourée de tous les miens. J’ai été déclarée vénérable en 2014.
* Avant de recevoir mon surnom de « lumière », je suis une jeune fille normale de mon époque, entourée de mes parents qui ont longtemps attendu ma naissance, et de mes amis qui aiment ma foi joyeuse et mon humour. Très engagée dans la société des Focolari, je déclare à 17 ans un grave cancer des os qui m’emmène auprès de mon Roi un an plus tard, entourée de tous les miens.
* Très amoureuse de mon mari, j’ai la tristesse de le voir sans cesse moquer la foi qui me fait vivre. Très attentionné à mon égard, il me console de ne pouvoir avoir d’enfant. Chaque jour, je m’emploie à faire mon devoir d’état de mon mieux, et écris mes pensées spirituelles dans un journal. Ma maladie, ma mort tournées vers Dieu bouleverse ce républicain rationnel qui peu à peu, à la lecture de mon journal, se convertit et devient même dominicain.
Pourquoi chercher ces femmes? Eh bien parce qu'elles sont comme nous. Chacune dans leur époque, avec leurs croix, leur vie, leurs joies et leurs angoisses. Ces amies sont déjà arrivées, elles nous attendent, mais à chaque instant nous pouvons leur parler, leur confier nos difficultés, et nous inspirer de ces grandes sœurs du Ciel pour garder le cap.
Réponses :
- Zita de Bourbon Parme (1892-1989). A lire : Jean Sévillia, Zita : impératrice courage, Paris, Perrin, 1997
- Azélie Martin (1831-1877). A lire : Jean Clapier, Louis et Zélie Martin - Une sainteté pour tous les temps, Presses de la Renaissance, Paris, 2009.
- Gianna Beretta Molla (1922-1962). A lire : Thierry Lelièvre, Sainte Jeanne Beretta Molla : Médecin, mère de famille jusqu’au bout, Paris, éditions Pierre Téqui, 2002.
- Agnès de La Barre de Nanteuil (1922-1944). A lire : Christophe Carichon, Agnès de Nanteuil. Une vie offerte, Perpignan, Artège, 2010
- Montserrat Grases (1941-1958).
- Maria Beltrame Quattrocchi (1884-1965). A lire : Attilio Danese, Giuilia Paola Di Nicola, Une auréole pour deux, Paris, Editions de l’Emmanuel, 2004.
- Elisabetta Tasca (1899-1978).
- Chiara Badano (1971-1990). A lire : Michel Zanzucchi, un sourire de Paradis les 18 ans de vie Chiara Luce, Bruyères le Chatel, Nouvelle Cité, aout 2001.
- Elisabeth Leseur (1866-1914). A lire : Bernadette Chovelon, Élisabeth et Félix Leseur, itinéraire spirituel d'un couple, Paris, Artège, 2015.
@Aurore Vous avez tout à fait raison! Ce sont aussi des figures qui m'aident beaucoup.
De fait j'ai lu la biographie de Zita et celle des époux Martin au soleil pendant le confinement...Cela m'a aidé !