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L'Esprit-Saint anime l'Eglise

A quelques jours de la Pentecôte, préparons-nous à accueillir l’Esprit-Saint dans nos cœurs en admirant une œuvre très symbolique, à la lumière du Veni Sancte Spiritus, la séquence de cette solennité : « Viens, Esprit-Saint ! ».


Saviez-vous que la Basilique Saint-Pierre, à Rome, abritait un seul vitrail coloré ? Et le choix de son sujet n’est pas innocent : il s’agit de la colombe du Saint-Esprit. Elle est située dans l’abside, au fond du chœur, et on aperçoit dès l’entrée sa douce lumière dorée. Sur le lieu du martyre de saint Pierre, choisi par Jésus pour guider son Eglise naissante, le don de l'Esprit est majestueusement symbolisé. Cela montre son importance vitale pour la vie des croyants.


Viens, Esprit-Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière !


La Chaire de saint Pierre (Basilique Saint-Pierre, Vatican).

Par Dnalor 01 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0


La colombe semble immobile, et pourtant c’est elle le souffle de Dieu qui anime l’Eglise toute entière, comme le montre la structure très élaborée de cette œuvre du Bernin (1656), que nous allons détailler juste après. A l’époque du style baroque et de la Contre-Réforme, on veut que le message catholique soit avant tout visible et exprimé de manière presque théâtrale. Toute la création artistique est mise au service de la propagation de la foi.


Viens, Père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.



Regardons l'œuvre de bas en haut : à la base, quatre docteurs de l’Eglise soutiennent le trône contenant la chaire de saint Pierre. Il s’agit de saint Ambroise, saint Augustin, saint Athanase et saint Jean Chrysostome. La chaire est un siège très ancien, où le pape s’asseyait pour prêcher. Symboliquement, le pape est donc porté par la tradition de l’Eglise, la vertu et le travail infatigable des grands saints qui ont éclairé la doctrine et œuvré à la conversion des cœurs. Cela lui donne la force d'accomplir sa mission.


Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur.


Dans le labeur, le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.



A l’intersection entre le monde humain et divin, se trouve le siège de saint Pierre, car le pape est le « vicaire du Christ », serviteur sur Terre de la volonté divine. Couronné par deux anges, il s’élève dans les nuages dorés qui se prolongent vers le haut, entourant l’architecture et les colonnes. L’action du pape est élevée par la grâce de Dieu.


Sans ta puissance divine, il n'est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.



La nuée dorée se prolonge sur les côtés par une multitude d’angelots pleins de vie, très animés, qui semblent déborder du cadre pour envahir l’espace. C’est une vision céleste, celle du Paradis où les anges adorent sans cesse la face de Dieu. C'est ce Dieu, si puissant, qui s’offre à nous pour panser nos blessures.


Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu'à l'intime le cœur de tous tes fidèles.



Car l’Esprit de Dieu nous est donné, ce don si précieux est fait aux hommes, il rayonne de partout et veut nous faire du bien. Les grands rayons dorés partent de tous les côtés, ils traversent les obstacles pour atteindre les cœurs des hommes de bonne volonté, les soulager et les transformer. Regardez comme ils passent par-dessus les éléments d'architecture, structures humaines qui nous rassurent mais qui ne valent rien sans la Grâce.


Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.


Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.



Voici enfin la colombe représentant l’Esprit-Saint : éblouissant de lumière, il règne. Il semble immuable, à la fois puissant et discret. Il est absolument nécessaire, vital, mais ne s’impose pas. Sans lui, les anges sont sans vie, comme figés. Les rayons sont ternes et les saints demeurent dans l’obscurité. Alors, osons demander et supplier :


A tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.


Donne mérite et vertu, donne le salut final donne la joie éternelle. Amen !


Et si vous avez du mal avec l’Esprit-Saint, je vous rapporte ici une petite anecdote : adolescente, je me plaignais un jour à un vieux moine cistercien de ne pas voir concrètement l’action de l’Esprit dans ma vie, alors même que je venais de recevoir le sacrement de Confirmation.

Voici ce qu’il m’a répondu : « Si tu n’étends pas tes voiles, le vent ne pourra pas faire avancer ton bateau ! » Ainsi, il faut s’exposer, s’ouvrir, accepter le risque d’une bourrasque qui, peut-être, nous déséquilibrera un instant et nous fera prendre une direction imprévue.


Profitons donc de la fête de la Pentecôte pour prier pour l'Eglise, pour le pape, et pour notre propre conversion !


Il existe diverses versions musicales du Veni Sancte Spiritus, une belle manière de se mettre en présence du Saint-Esprit pour entrer en prière !

 

Cet article a été inspiré par cette passionnante analyse de l’œuvre du Bernin.

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