Sylvie B.

28 nov. 20222 Min

Noël littéraire 1/4 : avec Agatha Christie

Mis à jour : 21 janv. 2023

Je démarre une série de quatre extraits de romans évoquant la fête de Noël. Ils m'ont permis, directement ou indirectement, de réfléchir et mieux cerner la spécificité de cette fête si importante à nos cœurs. Les histoires racontées, très différentes, font écho aux textes liturgiques dans une lecture à la fois personnelle et spirituelle.

Les textes de la messe du premier dimanche de l'Avent nous invitent à la paix : paix intérieure bien sûr, mais aussi paix avec les autres, et avec le monde dans lequel nous vivons.

Appelez le bonheur sur Jérusalem :

« Paix à ceux qui t’aiment !

Que la paix règne dans tes murs,

le bonheur dans tes palais ! »

(Psaume 121)

Pour cette première semaine, j'ai choisi un roman qui n'a rien d'un "livre de Noël" même s'il en porte le titre : Le Noël d'Hercule Poirot, publié par la célèbre Agatha Christie en 1938. Associer une histoire de crime à la fête de Noël paraît à première vue absurde et terrifiant. L'insupportable détective moustachu n'est pas un bon chrétien, en apparence du moins. Mais il a l'art de faire réfléchir ses interlocuteurs par ses remarques pleines d'à-propos, même si elles sont parfois cyniques et dérangeantes.

Voici l'histoire : pour la première fois depuis vingt ans, le vieux Simeon Lee a décidé de réunir tous ses enfants pour les fêtes de fin d’année. Coup de théâtre : le 24 décembre, on le retrouve assassiné dans sa chambre ! Le lecteur apprend par la suite qu’il était détesté de tous, et qu’il avait projetait de modifier son testament… Je reproduis ici une discussion entre le détective belge Hercule Poirot et le colonel Johnson, l'un des enquêteurs, qui est clairement un homme "de bonne volonté" mais un peu aveugle au mal.

Poirot ne veut pas une paix sociale, qui serait une sorte de cohabitation un peu forcée, mais il recherche la vérité. Les histoires policières sont en général l'occasion de regarder de plus près le combat du vice et de la vertu à l'intérieur des âmes : comment des gens "bien sous tous rapports" en viennent à commettre l'irréparable, tandis que le suspect parfait, tant il semble extérieurement détestable, n'a en réalité rien à se reprocher. Même si ces situations de crime ne ressemblent en rien à notre quotidien, cela nous invite à être attentifs et vigilants, comme Jésus nous le rappelle ce dimanche.

"Veillez donc,

car vous ne savez pas quel jour

votre Seigneur vient." (Mt 24)

Les excès en tout genre, comme le mentionne le détective (on mange et on boit beaucoup trop pendant les fêtes), ne révèlent pas les meilleurs côtés des hommes. Parfois, cette fausse gaîté devient si froide et factice que le seul remède est de se réchauffer à la vraie Lumière, celle du Christ vivant pour toujours ! Faire la paix n'est pas une apparence, cela engage tout notre être, radicalement : choisir le bien, et rejeter le mal.

"Rejetons les œuvres des ténèbres,

revêtons-nous des armes de la lumière.

Conduisons-nous honnêtement,

comme on le fait en plein jour,

sans orgies ni beuveries,

sans luxure ni débauches,

sans rivalité ni jalousie,

mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ."

(saint Paul aux Romains, 13)

Cette semaine, prions le Prince de la Paix pour qu'il vienne bénir nos foyers et apaiser nos relations.


Vous pouvez lire les textes du premier dimanche de l'Avent sur AELF.

Image trouvée sur Wikipedia.